Maroc: le pape invite les consacrés à être «sacrement vivant du dialogue» entre le peuple et le Seigneur

Formant une toute petite communauté au Maroc, les chrétiens doivent voir leur mission comme une «intercession» pour le peuple du pays, a expliqué le pape François le 31 mars 2019 lors d’une allocution devant les prêtres, religieux et consacrés du pays.

Au second jour de sa visite apostolique au Maroc, le successeur de Pierre s’est tout d’abord dirigé vers le centre rural des services sociaux de Témara pour une visite privée. Tenu par des religieuses, ce centre vient en aide aux populations défavorisés de la zone. Puis il s’est rendu à la cathédrale Saint-Pierre de Rabat pour cette rencontre avec les prêtres, religieux et consacrés du pays.

Parmi les personnes qu’il a saluées dans l’édifice religieux, se trouvait le Frère Jean-Pierre Schumacher, l’un des deux moines de Tibhirine rescapés. En signe de respect, le pape s’est levé pour se diriger vers lui et lui a embrassé la main. Il a également salué une religieuse de 97 ans. Avec beaucoup de tendresse, il l’a bénie d’une croix sur le front. Emue, une autre religieuse n’a pu s’empêcher de se lever pour l’embrasser.

Ne représentant que 0,07% de la population, les chrétiens ont une «présence humble et discrète» au Maroc, a reconnu l’évêque de Rome dans son discours. «Cette réalité n’est pas, à mes yeux, un problème». Car le problème n’est pas d’être peu nombreux mais d’être «insignifiants». L’important, a insisté le pape, est la «capacité de produire susciter changement, étonnement et compassion».

Pour lui, les chrétiens du Maroc – comme tous les chrétiens – ont une «mission» donnée par Dieu : celle d’être «un peu de levain» au milieu de beaucoup de «farine». Il s’agit donc d’être une «intercession» pour le peuple marocain, en étant «sacrement vivant du dialogue» que Dieu veut entretenir avec chacun. Et en aucun cas de tomber dans le prosélytisme, qui mène toujours à une «impasse». C’est un dialogue de «prière» qui ne «sépare pas» mais qui puise sa force de la «compassion répandue par la Croix» .

«L’œcuménisme de la charité»

En effet, être chrétien n’es pas adhérer à une «doctrine» ou à un «groupe», mais c’est une «rencontre», née de la conscience de se pardonné par Dieu. La «meilleure» opportunité pour cela, a-t-il conseillé, est la charité. Celle-ci doit donc être toujours «active» d’autant qu’elle peut favoriser la communion avec les autres confessions chrétiennes. C’est donc à un «œcuménisme de la charité» que le pape a appelé.

Après ce discours, le Souverain pontife – désormais entouré d’enfants spontanément venus le rejoindre – a invité les prêtres, religieux et consacrés présents à se lever pour réciter avec lui la prière marial de l’Angélus. Puis, il doit retourner à la nonciature apostolique pour y déjeuner. Seront présents à ce repas le secrétaire d’Etat, le préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, le substitut de la Secrétairerie d’Etat, le secrétaire du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, les deux évêques du pays et le préfet apostolique pour le Sahara occidental. (Cath.ch/imedia/xln/pp)

Pierre Pistoletti

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