Les évêques du Nicaragua dénoncent la «dure répression» de citoyens pacifiques  

Les évêques du Nicaragua ont dénoncé le dimanche 31 mars 2019 la «dure répression» de la veille visant des citoyens manifestant pacifiquement devant le centre commercial Metrocentro, à Managua. «Il est triste de voir des frères du même pays se confronter violemment», a déploré le même jour le cardinal Leopoldo Brenes, archevêque de la capitale nicaraguayenne.

Un jour après que la police et les paramilitaires aient attaqué le samedi 30 mars une manifestation pacifique, faisant plusieurs blessés, le cardinal Brenes, président de la Conférence épiscopale nicaraguayenne (CEN), a regretté les nombreuses confrontations qui continuent de se produire dans le pays. Les violences de sont produites moins de 24 heures après que le gouvernement de Daniel Ortega se soit engagé à respecter les droits constitutionnels et les garanties dont bénéficient les Nicaraguayens.

Les évêques du Nicaragua ont condamné la dure répression de la veille contre des manifestants réunis dans le centre de Managua. Ces derniers ont été agressés par des membres de la police et des civils alors qu’ils cherchaient à exercer leur droit constitutionnel à protester sur une place de la ville.

Manque de respect pour la vie humaine

Mgr Rolando Alvarez, évêque de Matagalpa, a déclaré pour sa part «accompagner la population qui souffre à cause de la répression perpétrée par le gouvernement». Face à la cathédrale de Matagalpa, un groupe de jeunes de la Coalition Alianza Cívica a tenu une manifestation dans l’après-midi du 31 mars sous le strict contrôle de la police.

Mgr Jorge Solorzano, évêque de Granada, a, lui aussi, condamné les actes de violence, soulignant que ces événements constituent un autre exemple du «manque de respect pour la vie humaine» prévalant au Nicaragua. L’évêque a invité les chrétiens à intensifier leurs prières de manière à «être forts» dans la lutte contre le mal.

Un pays paralysé

Le 30 mars, la police est intervenue violemment au Metrocentro, alors que  la veille, le gouvernement nicaraguayen de Daniel Ortega et l’Alliance Civique d’opposition avaient signé des accords pour permettre notamment des manifestations pacifiques. La police a justifié son action en accusant des «groupes violents» qui auraient envahi la «propriété privée» et porté atteint à l’ordre public.

Depuis avril 2018, la crise que connaît le Nicaragua a paralysé le pays et le patronat nicaraguayen prévoit une baisse de 11% du PIB pour l’année 2019. Les affrontements et la répression ont fait 325 morts, quelque 2’000 blessés et plus de 800 opposants ont été emprisonnés. Le gouvernement va libérer tous les détenus sous 90 jours, a annoncé au soir du 20 mars 2019 l’envoyé spécial de l’Organisation des Etats américains (OEA), Luis Angel Rosadilla. Ces libérations seront supervisées par le Comité International de la Croix Rouge (CICR). (cath.ch/fides/be)

Jacques Berset

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