«Christus vivit»: des exemples à suivre

De nombreuses jeunes figures issues de la Bible et de l’histoire de l’Eglise apparaissent dans l’exhortation apostolique post-synodale Christus vivit publiée le 2 avril 2019. Par ces exemples, le pape François veut inciter les jeunes à suivre leur marche.

La première figure citée par le pape François est Joseph, l’un des douze fils de Jacob. Etant «presque le plus jeune de la famille», il n’en reste pas moins le plus important. Dieu, selon le successeur de Pierre, a toujours eu un regard sur les jeunes, même «à une époque où les jeunes comptaient peu». Joseph «a dépassé tous ses frères dans les tâches importantes» que Dieu lui confiait, c’est pourquoi ses frères jaloux l’ont livré en esclavage. Mais en vain puisqu’il devient très puissant aux côtés de Pharaon en Egypte.

Les jeunes rois de l’Ancien Testament sont également des figures prises en exemple par le pape François. «Le roi David a été choisi alors qu’il était un jeune garçon», rappelle-t-il. Le passage le plus marquant de son histoire reste sa victoire face à Goliath. Alors que d’autres candidats plus expérimentés avaient été présentés, le Seigneur a choisi le jeune David car «l’homme regarde à l’apparence mais le Seigneur regarde au cœur» (1 Samuel 16, 7). Salomon est également cité par le successeur de Pierre pour son audace à demander à Dieu la sagesse.

Les prophètes ont aussi une place chez le pape François. «Samuel était un jeune peu sûr de lui, mais le Seigneur parlait avec lui», souligne-t-il. Sa réponse à Dieu quand Celui-ci l’appelle – «Parle, Seigneur car ton serviteur écoute» – en fait de lui un grand prophète, qui a été présent en des moments importants pour sa patrie. Il est celui qui a en effet accordé aux Hébreux le roi Saül, sur ordre de Dieu. Lorsque ce roi commence à déplaire à Dieu, ce dernier désigne David à Samuel, qui est ainsi de nouveau chargé de le nommer.

L’exemple des paraboles

Le Souverain pontife cite également des figures du Nouveau Testament des paraboles que Jésus emploie durant sa vie publique. Dans le récit du fils prodigue, le Christ fait plus l’éloge du jeune pécheur qui retrouve le bon chemin que l’éloge de celui qui se croit fidèle mais ne vit pas l’esprit d’amour et de miséricorde».

Des figures féminines sont également présentes, notamment celles des jeunes filles prudentes, que le pape François qualifie de vigilantes et attentives. A leur exemple, le pontife exhorte ainsi la jeunesse à «cultiver de belles et grandes choses» pour préparer «un avenir rempli de vie et de richesse intérieure».

Des saints du monde entier

L’évêque de Rome nomme aussi saint François d’Assise, très jeune et rempli de rêve, issu d’une famille noble, qui renonce à tout, et qui écoute «l’appel de Jésus à être pauvre comme lui et à restaurer l’Eglise par son témoignage».

Les saints français ont aussi une place dans les propos du pape François. Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus par exemple, «s’est proposée de nourrir par sa prière le feu de l’amour qui anime l’Église». Le successeur de Pierre prend également en exemple sainte Jeanne d’Arc, qui «malgré son jeune âge, a lutté pour défendre la France contre les envahisseurs».

Le bienheureux Pier Giorgio Frassati, mort en 1925, était «un jeune d’une joie contagieuse, une joie qui dépassait les nombreuses difficultés de sa vie». Il a créé une compagnie, la ›compagnie des types-louches’, dans laquelle il intègre plusieurs de ses amis pour allier spiritualité, amitié et sport lors d’excursions en montagne. Beaucoup de personnes pauvres étaient présentes à son enterrement, montrant son apostolat envers cette catégorie de personnes durant sa vie.

En évoquant la problématique de la communication, des réseaux sociaux et de la publicité chez les jeunes, le pape François cite le vénérable Carlo Acutis. Selon le Souverain pontife, ce jeune génie de l’informatique, décédé à l’âge de 15 ans d’une leucémie foudroyante, a été «capable d’utiliser les nouvelles techniques de communication pour transmettre l’Evangile, pour communiquer valeurs et beauté».

Des martyrs à l’honneur

Dans le registre des martyrs, le successeur de Pierre cite le bienheureux Marcel Callo, décédé en 1945 en camp de concentration. Ce jeune français «réconfortait dans la foi ses compagnons de captivité, au milieu de durs travaux». Enrôlé en 1943 pour le service du travail obligatoire alors qu’il est fiancé, Marcel Callo a continué son action catholique commencée avant la guerre dans la Jeunesse ouvrière chrétienne. Il meurt à bout de forces après avoir souffert la faim et la soif, et s’être fait battre.

Parmi les saints non européens, le Souverain pontife évoque sainte Kateri Tekakwitha, jeune fille issue d’une tribu québécoise qui «a subi une persécution pour sa foi et a fui en marchant plus de trois cents kilomètres dans une épaisse forêt». A quatre ans, elle perd sa famille des suites d’une épidémie et sa vue est gravement atteinte. Elle en souffrira jusqu’à la fin de sa vie, en 1680, et meurt en odeur de sainteté selon des biographes jésuites.

Enfin, le pape François rappelle le cardinal François-Xavier Nguyên Van Thuân dont le choix a été «de vivre le moment présent en le remplissant d’amour», alors qu’il est emprisonné en camp de concentration. Né en 1928, ordonné prêtre puis nommé archevêque de Saigon, il fut enfermé pendant treize ans par le régime communiste au Vietnam, avant de se réfugier à Rome. Ne pouvant revenir dans son pays d’origine, il est nommé cardinal par le pape et préfet du Conseil pontifical ›Justice et Paix’, avant de mourir en 2002. (cath.ch/imedia/xf/bh)

Bernard Hallet

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