Le cardinal Becciu se souvient des «jours noirs» de Vatileaks    

Benoît XVI et son successeur le pape François ont beaucoup souffert des scandales ‘Vatileaks’, affirme le cardinal Giovanni Angelo Becciu, préfet de la Congrégation pour la cause des saints, dans un entretien rapporté par le site Vatican Insider le 8 avril 2019.

Créé cardinal lors du consistoire du 28 juin 2018, le cardinal italien a été interrogé par un journaliste pour son livre I nuovi cardinali di Francesco (Les nouveaux cardinaux de François). Il revient notamment sur sa période comme substitut de la Secrétairerie d’Etat, entre 2011 et 2018, et en particulier sur les scandales ‘Vatileaks’. Survenus en 2012 et 2015, ceux-ci ont consisté en la fuite de documents confidentiels du Saint-Siège.

«Un monde qui s’écroulait»

Pour le cardinal Becciu, ces événements – en particulier en 2012 – ont été des «jours noirs». «C’est un monde qui s’écroulait parce que les rapports personnels et de travail qui étaient fondés sur la confiance et la loyauté se sont soudainement effondrés». Selon lui, les deux papes ont beaucoup souffert face à deux telles trahisons. «Il n’y avait et il n’y a aucune motivation qui puisse justifier un tel comportement».

«Cela ne répond qu’à des logiques de pouvoir, c’est le fruit de frustrations, de jalousies, de vengeances», accuse-t-il.

«Le secret pontifical ne dit désormais plus rien!»

Le cardinal italien ne s’arrête pas là: «Pour quelques-uns qui travaillent au Vatican, il y a moins le sens d’appartenance, le sens de l’Eglise, la capacité de savoir souffrir en silence (…) le secret pontifical ne dit désormais plus rien!». Interrogé sur le cas des ›témoignages’ de Mgr Carlo Maria Viganò, le cardinal Becciu refuse de commenter car «le pape nous a demandé de rester en silence».

Il souligne toutefois ne pas savoir si ceux-ci font partie de «plans de déstabilisations». «Je n›aime pas les théories complotistes et je ne leur donne pas de relief», glisse-t-il. L’ancien substitut de la Secrétairerie d’Etat avance une piste pour lutter contre les violations du secret pontifical: les amendes. «La crainte – si découvert – de payer de sa propre poche serait bien dissuasive !», lance-t-il. (cath.ch/imedia/xln/be)

Jacques Berset

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