Silja Walter, religieuse et écrivaine à succès, aurait eu 100 ans

Le couvent des bénédictines de Fahr, en Argovie, a honoré le 23 avril 2019 Silja Walter. La religieuse, peu connue en Suisse romande, était une grande figure de la littérature et de la poésie spirituelle dans l’espace germanophone.

Silja Walter, décédée en 2011 à l’âge de 91 ans, a été honorée de nombreuses distinctions littéraires. Connue au couvent de Fahr comme Sœur Hedwig, elle a notamment reçu le prix littéraire de la Ville de Zurich, le prix artistique du Canton de Soleure et le prix de la Fondation Schiller suisse. Depuis 1944, elle a rédigé quelque 60 publications, des récits, des pièces de théâtre, un roman et des textes théologiques, témoignant en particulier de la vie au couvent et de sa quête de Dieu.

Son livre A la recherche d’une île (Eine Insel finden, 1984) a été un best seller dans les pays de langue allemande. L’ouvrage est basé sur une émission radio relatant la conversation de la religieuse avec son frère Otto F. Walter, également écrivain connu. Son livre Der Wolkenbaum (l’arbre dans les nuages, 1992), qui raconte l’histoire de la famille Walter, a connu un succès encore plus important. Elle a publié en 2009 une autobiographie intitulée Das dreifarbene Meer (La mer aux trois couleurs).

Figure majeure de la littérature spirituelle

«Elle a consacré sa vie entière à la recherche de Celui qui est à l’origine de toute chose. Avec son langage unique, elle a su emmener beaucoup de monde dans cette recherche», avait écrit l’Abbé Martin Werlen, alors Abbé d’Einsiedeln et responsable de la culture et des médias pour la Conférence des évêques suisses, suite à la mort de la poétesse, le 31 janvier 2011. Alors qu’en Suisse, en Autriche et en Allemagne, elle constitue une figure majeure de la littérature spirituelle, elle reste peu connue dans l’espace francophone. Certaines de ses œuvres, telles que A la recherche d’une île ou Le Religieux (Der Fisch und Bar Abbas, 1968) ont été traduites en français.

19 «Silja» pour le centenaire

Le couvent de Fahr, situé dans une enclave argovienne à l’intérieur du canton de Zurich, a commémoré le 23 avril 2019 le centenaire de sa naissance de façon originale. Les bénédictines ont invité à participer à l’événement toutes les personnes de la région se prénommant «Silja». 19 femmes ont répondu à l’appel. Elles ont expliqué les diverses raisons qui ont mené leurs parents à les appeler ainsi. Parmi d’autres causes, l’admiration portée à la religieuse-poétesse de Fahr. Les «Silja» ont également pu visiter le couvent, fondé au XIIe siècle et inscrit comme bien culturel d’importance national, ainsi que participer à une veillée de prière. Le lieu propose depuis 2016 un espace d’exposition consacré à Silja Walter. (cath.ch/kath/arch/rz)


Silja Walter est née à Rickenbach, près d’Olten (SO), le 23 avril 1919, dans une famille possédant une forte tradition littéraire. Son père, Otto Walter, conseiller national, était le fondateur des éditions éponymes. Après cinq ans d’études littéraires à l’Université de Fribourg, elle dut interrompre son cursus à cause d’une grave maladie pulmonaire. Son premier recueil de poèmes, sobrement intitulé Die ersten Gedichte (mes premiers poèmes) fut publié en 1944. C’est en tant qu’auteure déjà relativement connue qu’elle entra en 1948 au couvent de Fahr. RZ

Raphaël Zbinden

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