Homélie du 28 avril 2019 (Jn 20, 19-31)

Abbé François Dupraz – Basilique Notre-Dame, Lausanne

Nous vivons donc le Dimanche de la divine Miséricorde. La divine Miséricorde… C’est une fête qui tire son origine des apparitions du Christ à Sr Faustine Kowalska, religieuse polonaise du XXe s. canonisée par Jean-Paul II le 30 avril 2000 en la fête de la divine miséricorde.

« Ma fille, dis que je suis l’Amour et la Miséricorde en personne », demanda Jésus à sainte Faustine qui bénéficia de nombreuses apparitions du Ressuscité. Dès lors, Faustine se fit chantre de la dévotion à la divine miséricorde. Dévotion intérieure de prime abord – c’est une affaire de cœur bien sûr… – mais, comme nous sommes corps et esprit, nous avons aussi besoin de moyens extérieurs pour favoriser telle dévotion.

Parmi ceux-ci l’image du Christ Miséricordieux peint sur les indications de sainte Faustine d’après la vision et la demande pressante qu’elle avait reçue du Christ. « Je présente – Lui dit-il – aux hommes un moyen avec lequel ils doivent venir puiser la grâce à la source de la Miséricorde. Ce moyen c’est cette image, avec l’inscription : « Jésus, j’ai confiance en Toi ! ». Je désire qu’on honore cette image dans le monde entier. »
Sur l’image, deux rayons émanent du cœur : l’un de couleur rouge, l’autre de couleur pâle ; le sang et l’eau. « Ces deux rayons – dira Jésus à la sainte – jaillirent des entrailles de ma miséricorde, alors que mon Coeur, agonisant sur la Croix, fut ouvert par la lance. (…) Heureux celui qui vivra dans leur ombre » (PJ 299).

Un autre moyen demandé par le Christ à la sainte pour susciter un plus large et profond mouvement des âmes vers la divine Miséricorde est l’instauration au niveau universel de la fête de la divine Miséricorde en date du 1er Dimanche après Pâques. « Je désire – dira Jésus à Faustine – que le premier dimanche après Pâques soit la fête de la Miséricorde. Je désire que la fête de la Miséricorde soit le recours et le refuge pour toutes les âmes, et surtout pour les pauvres pécheurs. En ce jour les entrailles de ma Miséricorde sont ouvertes, je déverse tout un océan de grâces sur les âmes qui s’approcheront de la source de ma Miséricorde; toute âme qui se confessera et communiera recevra le pardon complet de ses fautes et la remise de leur punition; en ce jour sont ouvertes toutes les sources divines par lesquelles s’écoulent les grâces ».

En 1935 Sr Faustine eût une vision durant laquelle elle reçut les paroles du chapelet de la divine Miséricorde.
« Père éternel – disent les priants sur les grains intercalés entre les dizaines – je t’offre le corps, le sang, l’âme et la divinité de Ton Fils bien aimé notre Seigneur Jésus-Christ, en réparation de nos péchés et de ceux du monde entier ». Ensuite sur les 10 plus petits : « Par sa douloureuse Passion, sois miséricordieux pour nous et pour le monde entier ».
« Par ce chapelet – dira Jésus à Faustine – tu obtiendras tout, si ce que tu demandes est conforme à ma Volonté. J’accorderai de très grandes grâces aux âmes qui diront ce chapelet… ». (PJ 1731)
Qui le prie se rend bien vite compte – de fait et sur un plan spirituel – du trésor que recèle si humble prière… C’est une mine d’or… cachée comme toujours aux sages et aux savants de ce monde mais révélée aux tout-petits et à ceux qui veulent bien le devenir… » (Mt 11, 25).

Un autre moyen pour conduire les âmes vers la Divine Miséricorde c’est l’heure de la Divine Miséricorde – la 3e de l’après-midi – celle où le Christ est mort sur la croix. « A trois heures – demande Jésus à Faustine – implore ma Miséricorde, tout particulièrement pour les pécheurs, et ne fût-ce que pour un bref instant, plonge-toi dans ma Passion, en particulier dans mon abandon au moment de mon agonie. C’est là une heure de grande miséricorde pour le monde. En cette heure Je ne saurais rien refuser à l’âme qui me prie par ma Passion » (P. J. 1320).
Il ne s’agit pas tant de prier une heure entière, que d’honorer le moment même de l’agonie du Christ sur la croix.
Nous vivons l’heure de la Divine Miséricorde ici même à la Basilique Notre-Dame, Lausanne, les vendredis à 15h00.

Dévotion à la divine Miséricorde… donc, dévotion à la Divine Miséricorde. Vous et moi savons bien – pour peu que nous soyons assez lucides et objectifs envers nous-mêmes – que nous n’avons d’avenir qu’en la Miséricorde du Seigneur. Que s’accroisse en nous dès lors la confiance en la Divine Miséricorde – confiance des enfants de Dieu – et que cette Miséricorde imprègne toutes nos relations humaines. La Miséricorde étant l’un des signes majeurs de notre appartenance au Royaume de Dieu.

« Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux ! »(Lc 6,36)

Amen.


2e DIMANCHE DE PÂQUES ou DE LA MISÉRICORDE

Lectures bibliques : Actes 5, 12-16; Psaume 117; Apocalypse 1, 9-11a.12-13.17-19; Jean 20, 19-31


 

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