Les évêques de France rappellent la vision catholique de l'homme

La Conférence des évêques de France (CEF) a publié fin avril 2019 le livret «Qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui? Eléments d’anthropologie catholique». L’ouvrage présente les fondamentaux de la vision de l’être humain dans la tradition catholique.

«Que faut-il dire aux hommes?», «Qu’est-ce que l’homme?». Telles sont les deux principales questions soulevées par Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris, dans la préface du livret publié le 23 avril par le Conseil permanent de la CEF. Le texte d’une huitantaine de pages se veut un résumé des fondamentaux de l’anthropologie chrétienne. Il passe en revue des thèmes tels que la liberté, la vérité, le mal, la famille ou encore la sexualité.

Qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui? est actuellement disponible en librairie et sur demande auprès des évêchés français pour la modique somme de cinq euros. Il devrait à terme être également consultable en ligne, indique à cath.ch Constance Pluviaud, chargée des relations avec les médias pour la CEF. Pour l’instant, le site internet de l’Eglise catholique en France présente la préface et la postface de l’ouvrage rédigées respectivement par Mgr Aupetit et Mgr Jean-Pierre Batut, évêque de Blois. La plateforme met aussi à disposition des vidéos et des textes de référence sur l’anthropologie chrétienne.

Autant une crise anthropologique que civilisationnelle

La publication de cet ouvrage a été décidée il y a environ un an par les dix évêques du Conseil permanent de la CEF, indique le journal français La Croix. Au départ, le besoin ressenti par l’Eglise de donner à la société un discours non plus moral mais anthropologique. «D’une part parce que lorsque l’on aborde directement les sujets sous l’angle de la morale, nous sommes perçus comme moralisateurs: nos interlocuteurs se braquent et cela bloque tout échange, note Mgr Batut. Et d’autre part parce que la crise de la foi (…) est autant une crise anthropologique que civilisationnelle».

Transhumanisme, antispécisme, homosexualité

Le document met en effet l’accent sur des questions liées aux grands débats éthique actuels, tels que les neurosciences, le transhumanisme, l’antispécisme, l’homosexualité ou encore l’écologie.

«Aujourd’hui, l’homme fait face à de grands défis et à de grandes tentations. Le progrès donne à l’homme des potentialités exaltantes mais crée aussi des menaces inquiétantes», indique l’introduction. «C’est pourquoi il a été utile de proposer quelques pistes de réflexion sans doute partielles sur ces interrogations concernant la personne humaine, sa beauté, sa dignité, son droit à s’accomplir pleinement».

Appelé à être libre mais responsable

Le document rappelle dans la première partie comment l’Eglise catholique conçoit l’être humain. Il souligne sa nature de «personne», «créée et appelée par Dieu». Une personne fondamentalement «libre», contrairement à ce qu’une certaine partie des neurosciences voudrait faire croire. «Mon cerveau ne me détermine pas», affirme le texte, qui précise que les actes ne peuvent s’expliquer complètement par des causes extérieures telles que la génétique, l’histoire ou le milieu.

«Mais le libre arbitre n’est pas capacité indifférente de faire n’importe quoi», insiste le document qui renvoie l’homme à sa responsabilité. Envers ses frères humains, mais également envers la planète et les autres créatures. Le texte note ainsi qu’il est «crucial de respecter l’environnement indispensable à notre survie et offert par la générosité du Créateur. Il est urgent de respecter les animaux et de s’interdire de les faire souffrir inutilement». Le document précise pour autant que «l’animal n’est pas une personne et ne peut être égal à l’homme».

Toujours suivre sa conscience

Le texte de la CEF rappelle en outre l’importance de la fraternité et de l’interdépendance humaine, concrétisée notamment dans la famille et le mariage. La sexualité est exprimée comme «le lieu du don de soi» et comme un aspect fondamentalement épanouissant de l’existence humaine. «Par nature ouverte à l’accueil de la vie, elle [la sexualité] est le lieu où l’homme et la femme vivent ensemble leur image de Dieu». Mais «le péché originel a déformé la sexualité en la transformant en lieu de désir effréné et de domination».

Les évêques reconnaissent qu’il existe, «dans la famille humaine une diversité d’inclinations sexuelles» et «qu’il ne faut pas discriminer les personnes homosexuelles». Ils soulignent néanmoins «qu’il n’est pas possible de mettre ces relations sur le même plan que la relation de l’homme et de la femme».

Le texte insiste sur le fait que l’homme doit toujours suivre sa conscience. Une conscience dans laquelle Dieu a déposé la loi morale, appelée «loi naturelle». «La loi naturelle est la loi de la nature humaine, qui dit ce qu’il est bon que l’homme fasse pour trouver le bonheur». (cath.ch/cx/com/rz)

Raphaël Zbinden

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