Niger: la mendicité désormais interdite dans les rues de Niamey

La mendicité est désormais interdite dans les rues de Niamey, capitale du Niger. La décision des autorités municipales de cette ville d’Afrique de l’Ouest est entrée en vigueur le 1er mai 2019.

Seules trois catégories de mendiants sont autorisées, sous conditions, à demander leur pitance dans la rue: les handicapés, les personnes âgées et endettées, et les sinistrés, victimes de catastrophes naturelles. Pour ce faire, ils doivent se replier sur les lieux de culte et les centres sociaux, selon un communiqué publié par l’Agence nigérienne de presse (ANP).

Une ville envahie par les mendiants

Cette décision de la ville de Niamey s’explique par le fait, que la capitale du Niger, à l’image des grandes villes d’Afrique, est devenue un important foyer de la mendicité. Il n’y a pas un carrefour ou une grande place publique qui ne soient envahis par des enfants, des femmes et des hommes en quête d’aumônes.

Tous les jours, de l’aube à la nuit, ils prennent d’assaut les artères, rues, ruelles, carrefours et espaces publics de Niamey. Comme des fonctionnaires sur leurs lieux de travail, ils ont leur horaire, s’est indigné le quotidien national Le Sahel, dans un article publié sous le titre «Mendicité à Niamey: un phénomène qui prend de l’ampleur».

L’islam autorise la mendicité sous conditions

L’islam, religion dominante au Niger (95% des quelque 21 millions d’habitants), autorise la mendicité dans trois situations. Ce sont: pour collecter  une somme afin de mettre fin à une querelle, en cas de catastrophe naturelle qui aurait détruit tous les biens, enfin, en cas de pauvreté extrême, dont peuvent témoigner trois personnes raisonnables parmi les proches du mendiant.

Or, tous ces critères ne sont pas remplis par les mendiants qui trônent dans les rues de Niamey, tendant la main au nom de l’islam. Beaucoup d’adeptes parmi eux, hommes ou femmes, ne souffrent d’aucun handicap et jouissent d’une bonne santé. Ils évoquent diverses raisons pour tendre la main, chapelet en main.

Les autorités municipales de Niamey ont précisé que l’interdiction s’applique aussi aux mendiants mineurs. Elles ont averti leurs parents ou leurs tuteurs qu’ils encourent une peine d’emprisonnement de 6 mois à un an, conformément au code pénal. Elles annoncent des patrouilles de police de jour et de nuit, à partir du 1er mai pour traquer les mendiants récalcitrants. (cath.ch/ibc/be)

Jacques Berset

Portail catholique suisse

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