Bilan positif pour Cath-Info pour sa 4e année d'existence

Pour sa quatrième année d’existence, le Centre catholique des médias Cath-Info est devenu une référence de l’information religieuse en Suisse romande. Ce constat a été dressé lors de son assemblée générale tenue le 8 mai 2019, à la tour de la télévision à Genève, en présence d’une quarantaine de personnes.

Malgré quelques tempêtes, l’année 2018 a été riche et faste pour Cath-Info s’est réjoui son directeur Bernard Litzler. Le site d’information cath.ch, et l’équipe de RTSreligion en radio et en télévision ont tenu le cap. Les audiences tendent à la hausse. «Il s’agit pour nous de la confirmation de notre rôle d’organe de presse catholique romand capable de présenter des contenus de référence sur ses divers canaux, internet, radio et TV. Sans oublier les réseaux sociaux. La visite du pape François à Genève, le 21 juin 2018, qui a mobilisé toutes les forces disponibles dans les divers médias en est l’illustration significative.»

Au-delà des frontières cantonales, Cath-Info entend favoriser un ‘éco-système’ d’information romand. En tant qu’association, elle peut compter sur le soutien de ses membres. Pour 2018, elle a enregistré pas moins de 52 nouveaux adhérents. Pour Bernard Litzler, ces institutions, communautés ou personnes sont autant de relais dans les cantons. «Dans notre métier, pas un jour n’est semblable à un autre. Nous sommes constamment en mouvement pour aller à la rencontre de nos publics».

Swiss Press Award 2019 à Pierre Pistoletti

Pour le président André Kolly, le Swiss Press Award 2019, remis à Pierre Pistoletti pour son dossier  sur les abus sexuels dans l’Eglise, constitue dans ce sens une reconnaissance remarquée. Ce prix accordé par une organisation profane conforte Cath-Info dans ses tâches et son orientation.

Changement de personnel en radio

L’année 2018 a été marquée par des changements de personnel. Catherine Erard et Evelyne Oberson, journalistes chevronnées, ont quitté l’équipe radio après de longues années de collaboration. Elles ont été remplacées par Davide Pesenti comme journaliste stagiaire et Laurence Desbordes, temporairement secondés par Carole Pirker.

En collaboration avec l’équipe réformée de Médias-pro, messe et culte restent les hits de la semaine sur la chaîne Espace 2, a expliqué le chef d’équipe Fabien Hunenberger. Hautes Fréquences, le dimanche soir sur RTS La 1ere, améliore son audience de même que Babel le dimanche matin sur Espace 2. Enfin, la chronique RTSreligion apporte une actualité nouvelle chaque matin à 6h25. Toutes ces émissions sont à réentendre ou à revoir sur le site RTSreligion relooké.

Davantage de magazines sur cath.ch

Pour cath.ch, l’année 2018 a permis une réflexion sur la charte éditoriale afin de mieux répondre à sa mission. Cette réflexion aura pour premier effet concret la refonte complète du site internet dans le courant 2019. Au delà de la fourniture de nouvelles quotidiennes, cath.ch s’efforcera de proposer davantage de magazines, d’analyses et aussi d’éclairages plus spirituels, a relevé son rédacteur en chef Pierre Pistoletti. «Pour 2019, nous pouvons viser le million de visites.»

Coup de projecteur sur l’Aquarius

Pour Emmanuel Tagnard, responsable du département TV, le principal point fort de l’année a été l’émission de Faut pas croire tournée en Sicile sur l’Aquarius, une semaine avant que les ports de divers pays interdisent d’accoster à ce navire chargé de réfugiés.

Comptes 2018 équilibrés

Côté finances, les dépenses de Cath-Info se sont élevées pour 2018 à 1,6 million de francs. Ces charges sont couvertes à 23% par les productions propres, à 62% par les contributions de la Conférence centrale catholique romaine de Suisse (RKZ) et à 15% par les dons et collectes. L’année 2018 a laissé un léger résultat positif de 22’000 francs. A noter que l’engagement d’un administrateur salarié a permis de revoir entièrement le plan comptable de l’entreprise. «Nous avons pour la première fois, une présentation des comptes claire et structurée qui permet au comité de Cath-info de piloter correctement l’institution», s’est félicité André Kolly.

Après un exposé du directeur de la RTS Pascal Crittin, les participants à l’assemblée ont encore pu bé-néficier d’une visite guidée de la tour de la télévision.


Pascal Crittin: «53% des 16-29 sont des indigents médiatiques»

«53% des jeunes entre 16 et 29 ans sont des ‘indigents’ médiatiques. 36% des gens ne consultent plus les médias traditionnels, télévision, radio ou presse écrite». Ce constat ‘assez stupéfiant’ ressort d’une récente étude de l’Université de Zurich. Pour Pascal Crittin, directeur de la RTS depuis 2017, les médias de service public ne peuvent évidemment pas rester les bras croisés face à cette évolution très rapide. «Pourquoi ce manque d’intérêt? Comment retisser le lien avec nos publics? Comment être disponible pour toute la population? Les défis sont de taille. Y répondre exige un changement de posture, d’attitude, de pratiques et d’offres. Une éducation reste à faire pour ‘réanchanter’ les médias.

Les frontières sautent

En considérant l’ensembles des Romands, la télévision et la radio restent néanmoins les médias largement dominants en terme d’audience et de durée d’écoute. Mais les jeunes consomment désormais un peu tout à part égales: TV, radio, réseaux sociaux, internet, contenus à la demande… Pour Pascal Crittin, la tendance ne peut donc aller que dans le sens de médias ‘transversaux’. Les frontières entre l’écrit, l’audio et l’image sautent en faveur d’un système horizontal. Les journalistes deviennent des producteurs de contenus déclinés sur les divers canaux de diffusion pour divers publics.

Cette nécessité de la convergence s’impose à tous les médias, en particulier ceux du service public qui prétendent s’adresser à tous. C’est elle qui a poussé l’idée de la création d’un nouveau centre de la RTS construit à neuf, à coté de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne. «Mais nous n’allons ni fermer, ni vendre la tour TV de Genève», rassure Pascal Crittin.

La RTS face aux superpuissances

Autre élément majeur de l’évolution des médias, les superpuissances des grands groupes mondiaux. «Aujourd’hui les budgets additionnés des 64 médias de service public réunis dans l’Eurovision ne représentent plus que le douzième de celui des GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazone). Malgré une capacité d’investissements bien moins grande, les médias de service public produisent davantage de contenus. Le défi est de sauvegarder la diversité en évitant la fragmentation et en produisant du lien. Cela ne peut se faire qu’à partir d’une identité et des valeurs communes autour d’une marque forte. (cath.ch/mp)

Maurice Page

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