Chine: sit-in de catholiques pour empêcher la démolition de statues

Des catholiques chinois ont organisé un sit-in afin d’empêcher les autorités locales de démolir des statues sur le site du sanctuaire de Shengdiliang, dans le diocèse de Xiwanzi, situé dans la province chinoise du Hebei. Ils craignent une nouvelle série de persécutions après que les autorités aient dépouillé de sa croix une église de la province.

Lorsque les fidèles ont appris que les autorités prévoyaient de démolir les statues de Jésus Bon Pasteur, de l’évêque lazariste Joseph-Martial Mouly, premier évêque de Xiwanzi, et du Père lazariste Matthieu Shi, premier curé de la paroisse de la ville, ils ont commencé à passer la nuit sur le site, dès le 13 mai 2018. Quelques jours plus tard, une vingtaine de catholiques gardaient encore le sanctuaire à flanc de colline et étaient surveillés par les autorités.

Les catholiques du Hebei dans le collimateur

Les statues ont été installées par le prêtre en charge du sanctuaire, il y a plus de 10 ans. Les fidèles y organisent un pèlerinage dans le temps de carême. Marie, une fidèle interrogée par l’agence de presse catholique asiatique Ucanews, affirme que les catholiques sont davantage persécutés dans le Hebei, une province qui compte la plus grande population catholique de Chine avec environ 1,5 million de fidèles. «Je crois qu’ils vont démolir le sanctuaire petit à petit», craint-elle.

Une croix érigée à l’extérieur de l’église catholique de Shenliuzhuang, dans le diocèse de Handan, a été enlevée par les autorités une semaine auparavant. De nombreuses paroisses de Handan ont dû afficher des avis disant que «les mineurs sont interdits d’entrée et les communistes ne sont pas autorisés à croire en la religion». Une autre affiche placardée sur les murs indique que les églises, les croix ou les enseignes signalant les églises installées sans permis devaient être démolies. 24 églises du diocèse seraient inscrites sur une liste «pour démolition».

Une excuse pour éliminer l’Eglise de Chine

Une autre source a confié à Ucanews que, dans le passé, il n’y avait pas tellement d’exigences pour la construction d’églises. Le diocèse n’avait qu’à soumettre un document d’enregistrement foncier et obtenir l’approbation du Département des affaires religieuses. Désormais, les autorités exigent que les églises passent par d’autres procédures, telles que la demande de permis de construire.

Sous couvert d’anonymat, un fidèle a accusé les autorités d’être des «hooligans». «Comment pouvez-vous demander à une église qui est déjà construite de suivre les nouveaux règlements ?», a-t-il demandé, ajoutant: «Ce n’est qu’une excuse utilisée par le gouvernement pour éliminer l’Eglise de Chine !»  (cath.ch/ucanews/be)

Jacques Berset

Portail catholique suisse

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