Le gaspillage constitue le signe d’un désintérêt pour les choses et une indifférence envers ceux qui manquent de nourriture, a estimé le pontife. En d’autres termes, « jeter de la nourriture signifie jeter des gens », a-t-il insisté. En luttant contre la faim, les membres de la banque alimentaire se mettent donc au service de la dignité humaine. Ils se rassemblent non pas pour « leurs intérêts » mais bien pour satisfaire ceux dans le besoin.
Selon le pape, l’économie a tant besoin de cet état d’esprit. En effet, dans le monde actuel, la volonté de gagner à tout prix va de pair avec une « fragilité intérieure » et une perte de sens. Alors que certaines personnes sont privées de travail, d’autres sont réduites à des rythmes inhumains, a-t-il constaté. Créée pour servir l’homme, l’économie actuelle « l’asservit ». Dans la sphère professionnelle, les personnes sont selon lui devenues des « chiffres » et des « statistiques », a-t-il déploré.
Face à ce constat, il ne s’agit pas de rêver d’un retour au passé, a estimé le successeur de Pierre, mais au contraire de s’engager dans des chemins « sains » et « solidaires ». L’évêque de Rome a ainsi plaidé pour des modèles de croissance fondés notamment sur l’économie circulaire, soit des modèles qui se soucient du « bien de tous ». (cath.ch/imedia/cg/pp)
Pierre Pistoletti
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