Le Vatican met en garde contre les abus des diagnostics prénataux  

S’il est utilisé de façon excessive, le diagnostic prénatal risque de conduire à l’eugénisme en faisant de l’avortement une «simple prévention», a mis en garde Gabriella Gambino. La sous-secrétaire du Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie intervenait en ouverture du colloque «Yes to life!» organisé à deux pas du Vatican.

Il ne s’agit pas, a expliqué Gabriella Gambino, de rejeter les diagnostics prénataux. Leur force est en effet de détecter les anomalies au plus tôt. Ils permettent ainsi, in utero, des traitements préventifs ou modificatifs pour améliorer la condition de l’enfant à naître. Ils sont d’autant plus utiles que les grossesses difficiles sont relativement fréquentes.

Danger d’eugénisme

Toutefois, a tempéré la responsable curiale, le risque du «tout diagnostic» est de tomber dans la proposition quasi-systématique de l’avortement comme solution. Selon elle, une véritable «culture sélective» s’affirme, rejetant les enfants les plus fragiles et recherchant «l’efficience à tout prix». Le diagnostic prénatal peut donc dériver en un véritable instrument «eugéniste», s’est alarmé l’Italienne.

Ainsi, a-t-elle révélé, en cas de problème, 75% des grossesses aboutissent à un avortement. Ce chiffre monte à 92% en cas de maladie génétique. Alors que trop de femmes ressentent une forte pression sociale – de leurs proches, de l’entourage, mais aussi du corps médical – en faveur de l’avortement, celles-ci doivent être «prises par la main» à travers un accompagnement pastoral.

Donner un sens à la souffrance

Le colloque «Yes to life!», a renchéri le cardinal Kevin Farrell, préfet du dicastère, veut permettre de se faire proche de ces familles à qui l’avortement est présenté comme unique seule alternative. L’objectif est donc de trouver des orientations pastorales pour que ces familles ne se sentent jamais ni seules ni abandonnées.

Pour Gabriella Gambino, l’accompagnement pastoral des familles doit montrer que dès le début, les enfants sont des «petits patients», leur vie est «sacrée, irremplaçable et inviolable». De même, il est possible de donner un sens à la souffrance que ces familles ressentent, en leur montrant une autre perspective de la vie. Pour les plus fragiles, l’Eglise doit être un lieu de tendresse et d’espérance, a-t-elle conclu.

Le colloque «Yes to life!» se terminera le 24 mai. Le lendemain, les participants seront reçus en audience par le pape François. (cath.ch/imedia/xln/rz)

Raphaël Zbinden

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