Pour le pape, les pauvres sont des «tabernacles vivants»         

Dieu n’habite pas dans les grandeurs, mais dans «la petitesse des pauvres», a assuré le pape François le 23 mai 2019, lors d’une messe célébrée pour l’assemblée plénière de la Caritas. La cérémonie se tenait à l’autel de la chaire de la basilique Saint-Pierre au Vatican, en présence d’une trentaine d’évêques.

La lecture du jour (Ac 15, 7-21), a relevé le pontife, relate la première grande interrogation de l’histoire de l’Eglise: faut-il imposer ou non les rites et traditions juives aux païens convertis ? Une question importante, car relevant de «l’identité religieuse», a souligné le pape, et pour laquelle les apôtres n’avaient pas de réponse toute faite et se sont écoutés les uns les autres. Ainsi, ils ont conclu que l’annonce de la Bonne Nouvelle passait avant tout.

Dans leur débat, a-t-il encore relevé, les apôtres ont su demeurer unis malgré leurs divergences. En effet, ils ont eu la «force de s’aimer dans le Seigneur». «Alors que les voix du diable et du monde portent à la division, la voix du Bon Pasteur forme un seul troupeau». Pour trouver cette force, a conseillé le pape François, il faut contempler le Christ, non seulement dans l’eucharistie mais aussi dans les pauvres, «tabernacles vivants».

La réforme fondamentale est de «sortir de soi»

Dieu n’habite pas dans les grandeurs, mais dans «la petitesse des pauvres». «Dieu aime se révéler à travers les pauvres et les humbles», a insisté l’évêque de Rome. Pour le pape, la voie à suivre est donc celle du «service humble», du désintéressement de soi. Pour cela, il faut discerner non pas devant son ordinateur, mais devant la «réalité» des personnes.

Le Seigneur, a poursuivi le successeur de Pierre, n’envoie pas les réponses mais l’Esprit Saint. Il faut ainsi résister à la tentation de structures ecclésiales efficientes, pour toujours se laisser purifier par la foi. «Nous ne sommes pas appelés à des compromis d’entreprises, mais à des élans évangéliques». Ainsi, le «maquillage», les «ajustements cosmétiques» ne suffisent pas : la réforme fondamentale est de «sortir de soi». (cath.ch/imedia/xln/rz)

 

Raphaël Zbinden

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