RDC: des Eglises chrétiennes lancent un symposium pour lutter contre Ebola

L’Eglise catholique s’est associée à un symposium social des confessions religieuses à Butembo-Beni, au nord-est de la République démocratique du Congo, pour soutenir la «riposte» contre l’épidémie à virus Ebola. Le risque de propagation reste très élevé, alerte par ailleurs l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

La République démocratie du Congo est affectée depuis août 2018 par l’épidémie du virus Ebola. Elle a franchi la barre des 2’000 cas dont plus de 1’218 décès, selon la presse locale. Un communiqué du ministère congolais de la Santé, repris par l’Agence congolaise de presse a indiqué que le symposium a été lancé à l’issue d’une rencontre deux jours, les 30 et 31 mai, entre les religieux, les chefs coutumiers et la population. Avec l’Eglise catholique, l’Eglise du Christ au Congo (ECC) et les Eglises de réveil de Butembo participaient au symposium.

Une solution durable

L’objectif était de rechercher une solution commune et durable à la crise de confiance entre les populations, les autorités locales et les équipes sanitaires. Il s’agissait aussi d’établir un lien de confiance entre les différentes parties pour combattre ensemble, l’épidémie. La crise de confiance entre les populations et les équipes médicales est due à une mauvaise sensibilisation de la population par les équipes de riposte contre l’épidémie.

En effet, les populations qui restent attachées à leur tradition d’enterrer elles-mêmes leurs morts ne comprennent pas qu’en cas de décès par le virus Ebola, les équipes médicales refusent de leur restituer le corps. «Dans notre coutume Nande, ce que nous connaissons, c’est creuser une tombe, après la mort d’une personne pour l’y enterrer. Ce qui n’est pas le cas pour les équipes de riposte contre le virus d’Ebola». «Dans notre cimetière de Kitatumba, il y a plein des tombes creusées d’avance (…)»,  s’est ainsi plaint un participant à la rencontre.

En outre, certaines familles refusent d’amener leurs malades aux centres de soins, si bien que les autorités médicales sont obligées faire appel à la police. «Où est-ce que vous avez vu dans le monde une personne malade être récupérée par la police à son domicile, suivie d’un cortège des véhicules?», s’est interrogé un autre participant à la rencontre de lancement du symposium.

Le risque de propagation reste très élevé

Une diminution du nombre de cas d’Ebola confirmés a été signalée dans la semaine du 22 au 28 mai. Durant cette période, 73 nouveaux cas confirmés ont été signalés par rapport au précédent où 127 nouveaux cas confirmés ont été signalés. «Mais cela doit être interprété avec prudence compte tenu de l’environnement complexe et de la fragilité de la situation en matière de sécurité», relativise toutefois l’OMS.

«Les problèmes de sécurité nuisent régulièrement aux opérations et le risque de propagation nationale et régionale reste très élevé», avertit l’OMS. L’agence onusienne rappelle d’ailleurs que les fluctuations hebdomadaires de ces indicateurs ont été signalées dans le passé et des incertitudes subsistent quant à la capacité du système de surveillance à identifier tous les nouveaux cas dans les zones confrontées à une insécurité permanente.

Dans tous les cas, les autorités sanitaires congolaises et leurs partenaires continuent de surveiller de très près toutes les alertes dans les zones touchées, dans d’autres provinces de la RDC et dans les pays voisins. À ce jour, le virus a été exclu de toutes les alertes en dehors des zones touchées par l’épidémie. (cath.ch/ibc/onu/bh)

Bernard Hallet

Portail catholique suisse

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