Pier Giorgio Frassati: sa vie mise en scène par des jeunes Valaisans

Fascinés par la simplicité de Pier Giorgio Frassati, neuf jeunes Valaisans ont créé de toute pièce un spectacle sur la vie du bienheureux italien. Après le succès de la première représentation, la troupe rejoue le 10 juin 2019 à Grône (VS). Retour sur les étapes du projet.

Décédé à 24 ans de la poliomyélite, Pier Giorgio Frassati (1901-1925) fascine les jeunes depuis près d’un siècle. Promis à la tête du journal La Stampa dirigée par son père, cet italien préfère s’investir auprès des pauvres de Turin, à l’insu de sa famille. Désabusé par le fascisme de son époque, il sillonne les Alpes avec des amis, faisant en sorte que la joie triomphe toujours sur les misères du monde.

«La vie de Pier Giorgio est rythmée par l’amitié, la montagne, la joie, l’humour et l’envie de s’investir pour des projets porteurs de sens. Bref tout ce à quoi les jeunes peuvent s’identifier de près ou de loin, résume Claire Lamon, une des scénaristes du spectacle Sport extrême: la Sainteté sur la vie de cet ‘éternel jeune’, béatifié par Jean Paul II en 1990.

Partis de rien

«On est parti de rien!, rappelle cette étudiante de 23 ans en HEP. Juste de quelques idées qu’on griffonnait à trois sur un set de table, dans un bistro». Monter un spectacle pour faire découvrir ce bienheureux italien aux autres jeunes, voilà le projet de base qui émerge, début 2018.

En lien avec le réseau Déjeune qui Prie et son aumônier, l’abbé Jean-François Luisier, une petite dizaine de jeunes créent un comité. Ils se répartissent les rôles: acteurs, chanteurs, scénaristes, responsables techniques, etc., bien qu’aucun n’ait de véritable expérience dans le domaine du spectacle.

Pèlerinage chez Pier Giorgio

Etape décisive en été 2018, le comité se retrouve à Pollone, en Italie, dans la maison de vacances des Frassati. Ils sont accueillis durant un week-end par Wanda, la nièce de Pier Giorgio. «Ce fut un véritable pèlerinage sur les traces de Pier Giorgio», se souvient Gauthier Tschopp, responsable technique et acteur dans la troupe. «Après les nombreuses informations reçues par la nièce, nous avons été découragés devant l’ampleur du projet», évoque le Sierrois de 19 ans. «On en a même pleuré, ajoute Claire. Car tous les domaines du spectacle sont de véritables métiers en soi.»

C’est alors que le neveu de Wanda, de passage dans la maison familiale, les rencontrent et leur donne quelques conseils de scénarisation. «En fait, cet homme était réalisateur à Hollywood. Rien que ça», poursuit Claire Lamon. «Il nous a providentiellement aidé à illustrer ce que nous voulions raconter, s’exclame Gauthier. Nous sommes partis dans la réalisation de séquences vidéo, pour les transitions du spectacle. Et pour moi qui étais déjà passionné de photo, je me suis mis à apprendre la vidéo et à progresser».

Le spectacle prend forme

En quittant Pollone, les jeunes ont retrouvé la motivation pour mener à bien ce spectacle. Certains mettent à disposition des accessoires d’époque ou du matériel de son et d’éclairage. D’autres jeunes rejoignent la troupe pour compléter les rôles d’acteurs, chanteurs et danseurs. Chacun apporte ses talents, en s’engageant bénévolement à côté de ses études ou de sa profession.

«Dans quel autre milieu que l’Eglise ferait-on ainsi confiance à des jeunes?»

De la danse, du chant, du jeu théâtral et des extraits vidéos composent ce spectacle présenté une première fois le 30 mars 2019, durant le festival OpenSky. C’est l’organisation du festival qui s’est occupée de trouver les fonds nécessaire au financement du spectacle. «Ce projet est une vraie chance pour nous tous, s’enthousiasme Claire, qui a également tenu de rôle de responsable dans le comité. Dans quel autre milieu que l’Eglise ferait-on ainsi confiance et donnerait-on carte blanche à de jeunes amateurs pour monter tout un spectacle, de A à Z, tout en s’assurant qu’ils aient les moyens de le financer?»

Une figure simple et accessible

«Incarner Pier Giorgio s’est fait petit à petit, explique Johan Salgat, qui tient le rôle principal. Quand j’ai intégré le projet, je ne savais pour ainsi dire rien de sa vie. Mais d’apprendre à le connaître m’a littéralement boosté dans ma vie et dans ma foi.» Johan s’est senti rapidement rejoint par ce personnage qu’il décrit comme figure simple, accessible, homme priant et amoureux de la montagne.

«Ce qui m’a le plus marqué chez lui, c’est son humilité: rendre service sans rechercher la gloire ou à se mettre en avant», retient le jeune carreleur de formation, qui essaye depuis de mettre davantage cet aspect en pratique. «Pier Giorgio hésitait entre la prêtrise et l’amour de sa vie, poursuit le Fulliérain de 19 ans. Pourtant, ses interrogations ne l’ont jamais empêché de continuer à avancer, et le tout dans la joie. C’est une attitude très éclairante pour aborder les interrogations de ma propre vie».

Joie de vivre contagieuse

Pour Claire Lamon, ce sont la spontanéité et l’authenticité de Pier Giorgio qui sont exemplaires. «Il voulait que les choses soient dites». Elle est également très sensible à sa capacité de sacrifice pour plus de vérité. «Comme beaucoup de jeunes d’aujourd’hui, il était impliqué dans de nombreux projets. Mais il était au clair avec ses choix. Il pouvait renoncer à quelque chose d’important, s’il y avait une cause plus urgente à défendre».

Quant à Gauthier Tschopp, c’est «sa joie de vivre contagieuse» qui l’inspire le plus. «Et ses engagements sans compter. Je les mets en lien avec ce spectacle: parce que mon engagement est bénévole, ma motivation est plus grande».

Les différents traits marquants de Pier Giorgio Frassati retenus par les trois jeunes témoignent des nombreuses facettes inspirantes du bienheureux. C’est cette richesse que la troupe souhaite partager à toutes celles et ceux qui viendront assister leur spectacle. C’est aussi pour eux l’occasion de se présenter à leurs spectateurs comme «un visage de l’Eglise d’aujourd’hui».(cath.ch/gr)


Le spectacle Sport extrême: la Sainteté sera joué le lundi de Pentecôte, 10 juin 2019, à 19h30, à la salle Recto Verso, à Grône (VS). Le spectacle dure 75 min et l’entrée est libre, avec un panier à la sortie. La troupe compte une trentaine de personnes et le comité organisateur est composé de neuf jeunes faisant parti du réseau Déjeune qui Prie. GR

Grégory Roth

Portail catholique suisse

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