A Bruxelles, la conversion écologique ou «Laudato Si’» en pratique

Le 12 juin 2019, une journée de réflexion sur la mise en pratique de «Laudato si’» a été organisée à Bruxelles. Divers acteurs invités par des organisations catholiques ont partagé leurs expériences de terrain, explique Olivier Poquillon, secrétaire général de la COMECE, la Commission des Episcopats de l’Union européenne.

Le geste avait valeur de symbole, au siège de la COMECE. Stefania Proietti, maire d’Assise, a reçu d’Olivier Poquillon, le secrétaire général de l’institution européenne, une récompense pour l’engagement écologique de la ville de saint François.

En effet, depuis 2011, la cité italienne qui accueille chaque année six millions de visiteurs a lancé un projet appelé Fontanelle. Son but? Réduire le nombre de bouteilles d’eau en plastique et installer des fontaines publiques accessibles à tous. Le bilan environnemental est largement positif. Selon la presse italienne, près de 54 millions de bouteilles d’eau ont ainsi été économisées, soit 7,1 millions de kilos de CO2 épargnés pour leur élimination.

L’Europe, une cliente exigeante

La rencontre bruxelloise du 12 juin avait pour but d’échanger de manière pratique sur les implications de l’encyclique Laudato si’. «Nous avons pu réunir des politiques, des ONG et des responsables ecclésiaux, indique Olivier Poquillon. Ils venaient un peu ››faire leur marché’’, à la recherche de bonnes politiques en matière d’environnement.»

Le fait est là: l’encyclique du pape François, publiée en 2015, séduit les politiciens de tous bords. «Reste qu’il faut passer à l’action et changer nos modes de vie», plaide le secrétaire général de la COMECE. En ce sens, l’Europe doit être motrice, car nous avons une position spécifique en matière économique, industrielle. Nous ne sommes plus l’usine du monde, mais un client majeur de l’économie mondiale. Et l’Union européenne, comme cliente, doit être exigeante et jouer un rôle d’impulsion».

Le cri de la terre et des pauvres

De fait, Laudato Si’ appelle à une véritable conversion écologique. «L’objectif ultime est de protéger la vie des plus faibles, précise Olivier Poquillon. Notre manière de vivre touche les autres. Et personne ne veut vivre dans un environnement malsain…»

La réflexion menée à Bruxelles a été introduite par Mgr Jean-Claude Hollerich, président de la COMECE. Revenant sur Laudato si’, l’archevêque du Luxembourg a rappelé l’urgence de la situation: «Nous avons tous à entendre le cri de la terre et le cri des pauvres». Car la dignité humaine et les droits, spécialement des plus vulnérables, doivent être au centre du l’agenda du climat.

Mgr Hollerich a répété combien les chrétiens doivent participer à la réduction du réchauffement climatique en changeant leurs mentalités et leurs habitudes. Car la situation est grave: pollution des océans, déforestation, gaspillage alimentaire.

Sobriété heureuse

La conversion écologique suppose, selon le prélat luxembourgeois, «deux choses». «Un changement de nos styles de vie pour les rendre durables dans un sens pratique et matériel, mais aussi spirituel» ainsi que «des choix politiques audacieux qui soutiennent ces efforts pour combattre la surconsommation et réduire drastiquement l’empreinte écologique sur les plans individuel et collectif.» C’est donc à une «sobriété heureuse», défendue par le pape dans son encyclique, que le monde est invité.

La journée de Bruxelles était organisée par la COMECE, le Conseil des conférences épiscopales d’Europe (CCEE), le réseau Justice et Paix Europe, la Coopération Internationale pour le Développement et la Solidarité (CIDSE, qui regroupe des agences de développement catholiques d’Europe et d’Amérique du Nord), le Centre social jésuite européen (JESC) et le Global Catholic Climate Movement (GCCM). (cath.ch/bl)

Bernard Litzler

Portail catholique suisse

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