Mgr Li Side, «témoin héroïque» de l'Eglise catholique en Chine

Plus de deux semaines après la mort de Mgr Etienne Li Side, le Saint-Siège a officiellement annoncé le décès de ce prélat chinois dans un communiqué du 24 juin 2019. Mort le 8 juin à l’âge de 92 ans, l’ancien évêque du diocèse de Tianjin (Chine) est resté «héroïquement en communion avec le successeur de Pierre», salue le Vatican.

Etienne Li Side est né en 1927 dans une «famille de longue tradition catholique» dans le nord-est de la Chine, indique le communiqué officiel. Dès son plus jeune âge, il s’est senti appelé à se consacrer totalement au Seigneur et est entré au petit séminaire en 1940. Quinze ans plus tard, il est ordonné et incardiné dans le diocèse de Tianjin, érigé quatre ans plus tôt par le pape Pie XII (1939-1958).

Par trois fois, le prêtre est arrêté par les autorités de son pays après la prise du pouvoir par Mao Zedong et le lancement de l’Association patriotique des catholiques chinois en 1957 à laquelle il a toujours refusé d’appartenir. D’abord en 1958, il est incarcéré pendant quatre ans. Puis en 1963, où il est condamné aux travaux forcés jusqu’en 1980. Enfin en 1989, il est emprisonné pour deux ans. En 1992, les autorités l’ont placé en résidence surveillée dans un village de montagne isolé, où il est resté jusqu’à sa mort. Pour le Saint-Siège, Mgr Li Side a défendu de manière constante les principes de l’Eglise catholique et a témoigné de l’Evangile de Christ.

Ordonné évêque pour le diocèse de Tianjin en 1982, il restera «héroïquement en communion avec le successeur de Pierre», salue le Vatican, malgré le fait de n’avoir jamais été reconnu par le gouvernement. De ce fait, à sa mort, les cérémonies de deuil n’ont ainsi pas eu lieu à la cathédrale Saint-Joseph de son diocèse, déplore le Saint-Siège, mais à la morgue du district de Jizhou. C’est ici que reposera d’ailleurs sa dépouille. Les visites n’ont pas pu durer plus de dix minutes, rapporte de son côté l’agence Asia News, et aucun enterrement public n’a été autorisé.

Pour les fidèles comme pour bon nombre de prêtres de l’Eglise ‘souterraine’, le prélat exilé était cependant très aimé. Malgré son éloignement, note de cette manière le Saint-Siège, nombreux étaient ceux qui allaient rendre visite à celui qui avait vécu dans la pauvreté et dans une «profonde humilité». Pour les membres du clergé, il était un «point de référence». C’est notamment lui qui a fondé en 1994 la Congrégation des sœurs du Sacré-Cœur de Jésus et du Cœur immaculé de Marie. (cath.ch/pad/pp)

Rédaction

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