Le Mont Saint-Michel, un site né pour l’accueil des pèlerins

Monument historique de premier plan en France, le site normand est souvent illustré dans les médias avec cette image (négative) de ruelles encombrées. Mais qu’en est-il réellement? Hervé Bierjon, directeur de l’Office du Tourisme répond.

La situation est-elle critique en termes d’affluence au Mont Saint-Michel?
Hervé Bierjon: Il faut savoir que depuis 1300 ans, le Mont Saint-Michel constitue un site de pèlerinage parmi les plus importants du monde occidental. La fréquentation soutenue du site est donc «inscrite dans ses gênes.» Malgré les 2,8 millions de visiteurs estimés en 2018, le lieu ne connaît que ponctuellement des effets de saturation. Il y a toujours eu beaucoup de monde sur le Mont, et la situation devrait perdurer avec le développement du tourisme mondial.

Face à cette affluence conséquente, constatez-vous des effets négatifs visibles sur le Mont?
Non, nous ne connaissons pas de désagréments aussi prégnants que dans les grandes métropoles européennes comme Barcelone, elles aussi victimes de leur attractivité. L’histoire et la configuration du site, tournées vers l’accueil, font que ceux qui y résident envisagent cette fréquentation soutenue comme un phénomène naturel. Les habitants n’éprouvent nullement le même sentiment «d’envahissement par les touristes» que peuvent ressentir les résidents d’autres villes. L’attractivité, forte, du Mont a toujours rythmé la vie du site. Par ailleurs, il ne faut pas le cacher, la fréquentation élevée du site permet de créer de l’emploi, dont les habitants sont les premiers bénéficiaires.

Quelles sont les mesures prises pour réguler les venues de touristes? Prévoyez-vous d’autres aménagements?
La réorganisation des accès au site, entamée dans les années 2000 avec l’implantation des parcs de stationnement à 2,5 km de l’entrée du mont et la création de bus-navettes permet en partie de réguler l’accès. Certes, en période estivale, lors des grands week-ends de printemps ou lors des grandes marées, des effets de saturation peuvent survenir. Mais sur l’année, cela ne concerne réellement que moins de 10dix journées de saturation. Aucune restriction d’accès n’est donc envisagée à ce jour. L’accueil est toujours assuré. Durant toute l’année.

Quels seraient vos conseils pour profiter au mieux de la visite?
Nous préconisons aux visiteurs de découvrir toute la beauté du Mont Saint-Michel tôt dans la journée (avant 10 heures du matin) ou en fin d’après-midi (après 17 heures). L’amplitude de l’horaire d’ouverture de l’abbaye (de 9 h à 19 h du 2 mai au 31 août) permet de profiter pleinement de l’intégralité du site en dehors des heures de forte affluence.  Tout en profitant également de lumières matinales ou crépusculaires propices à la méditation!

Rédaction

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