L'été pour se dépayser avec la revue 'choisir'

Dépaysement ce joli mot est le thème principal de la livraison d’été de la revue «choisir» des jésuites de Suisse romande. Il évoque des horizons nouveaux prometteurs d’espace et de liberté retrouvée. Le vrai dépaysement pourtant « entraîne chacun en un rude voyage, au-delà des formatages familiaux, sociaux, économiques ou religieux qui corsètent l’existence », constate Pierre Emonet.

Le dépaysement nous enseigne aussi souvent que nous négligeons ce que nous possédons déjà, comme l’illustre la parabole du fils prodigue « Revenir chez soi, c’est retrouver un lieu où je peux compter sur les autres, mais aussi où les autres peuvent compter sur moi. C’est la raison pour laquelle l’allègement de la dette et le retour dans sa véritable patrie vont de pair dans la Bible » (É. Perrot).

C’est de ce va-et-vient vital entre la sécurité personnelle, intérieure, et la découverte extérieure, l’ouverture, que traite cette édition de ‘choisir’ « Il ne s’agit pas de se déraciner, mais de tester ses racines : celles qui tiennent seront renforcées, les autres (celles qui font de nous du bois mort) laisseront la place à de nouvelles connaissances » (A. Spierings).

Il y a des situations particulières, où cette balance entre l’ancien et le nouveau est mise à mal, comme celles des émigrés déshérités du Sud, échoués dans nos contrées avec peu de possibilités de retour chez eux et pour qui la ghettoïsation devient une alternative au mal du pays (J.-Cl. Métraux).

Et d’autres plus collectives : l’industrie du tourisme transforme les pays qu’elle touche en « paysages » et conduit à la banalisation de la pluralité culturelle

À découvrir encore une interview de Dick Marty à propos de la démocratie helvétique. Très ancré dans notre paysage, basé sur le consensus, la neutralité et l’équilibre des régions, des langues, etc., notre système politique a cependant pour travers de réduire notre champ de vision aux limites de nos frontières et de la pensée dominante (L. Bittar).

Discipline

On l’aura compris, le bon dépaysement demande une certaine discipline. Il ne s’agit pas de se retrouver « moralement » en vacance et dans tous les excès. On lira les réflexions de Sœur Mireille Teresa, Yvan Mudry et Bruno Fuglistaller sj, qui convergent vers une même conclusion : la discipline spirituelle est de prendre congé de ce qui nous empêche de savourer les largesses de Dieu et de répondre à ses invitations.(cath.ch/com/mp)

 

Maurice Page

Portail catholique suisse

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