Pape François: les migrants, symboles des exclus de la société mondialisée   

Derniers de la société, les migrants sont «le symbole de tous les exclus de la société mondialisée», a déclaré le pape François lors d’une homélie à la basilique Saint-Pierre le 8 juillet 2019.

Le primat d’Italie célébrait une messe 6 ans après sa visite sur l’île italienne de Lampedusa, dont Matteo Salvini, le ministre italien de l’intérieur d’extrême droite, veut interdire les ports aux migrants. Le 8 juillet 2013, le pape François avait réservé à la petite île de Lampedusa son premier déplacement hors de Rome, dans un geste de fraternité pour les migrants et réfugiés.

La porte de l’Europe désormais interdite

Il y a six ans jour pour jour, en effet, le chef de l’Eglise catholique effectuait le premier voyage de son pontificat. Un voyage hautement symbolique: le successeur de Pierre avait choisi comme destination Lampedusa, cette petite île considérée par les migrants venant du sud de la Méditerranée comme la porte de l’Europe.

En cet anniversaire, le pape François a souhaité tourner sa pensée vers les migrants, devenus selon lui «le symbole de tous les exclus de la société mondialisée». Ces derniers, selon ses propres mots, sont ceux qui ont été abusés et abandonnés, torturés, maltraités et violentés dans leurs lieux de transit ou dans les camps de détention. Ils sont ceux qui «défient les flots d’une mer impétueuse» ou encore ceux qui sont abandonnés dans des camps «pour un accueil trop long pour être appelé provisoire».

Aider en priorité les plus pauvres et les plus vulnérables

Pour le pontife argentin, il ne s’agit pas là de simples questions sociales ou migratoires. Les migrants sont aussi bien des personnes humaines que des symboles des «périphéries existentielles de nos villes». Celles-ci sont peuplées de personnes «exclues, marginalisées, opprimées, discriminées, abusées, exploitées, abandonnées, pauvres et souffrantes», a-t-il indiqué lors de son homélie face à des migrants, des réfugiés, des sauveteurs mais aussi des personnes invitées par la Section migrants et réfugiés du Dicastère pour le service du développement humain intégral.

Or, «l’option préférentielle» consiste à aider en priorité les plus pauvres et les plus vulnérables. Le Christ demande en effet aux fidèles de les aimer et de les relever, a pointé l’évêque de Rome, de les consoler de leurs maux et de leur offrir la miséricorde, d’assouvir leur faim et leur soif de justice, de leur faire sentir la prévenante paternité de Dieu et de leur montrer le chemin du Règne des Cieux. Il s’agit d’une grande responsabilité dont personne ne peut s’exonérer afin d’achever la «mission de salut et de libération» à laquelle le Seigneur lui-même appelle à collaborer, a-t-il insisté. (cath.ch/imedia/pad/be)

Jacques Berset

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