Evangile de dimanche: passer de la peur à la foi

La nuit !

Ce qu’elle évoque est bien différent selon les cultures ou l’âge de la vie. L’insouciance et la détente dans la jeunesse, la crainte ou l’hostilité décuplée, le temps de la rencontre, de la réflexion ou de la prière. Temps de la remise de soi aux grandes puissances de renouvellement physique et spirituel.

Plusieurs générations de chrétiens ont vécu dans la conviction que le Christ reviendrait au cœur de la grande nuit pascale, figure de la longue attente au cours de laquelle l’Eglise veille à la lumière des Ecritures.

Mais comment est-ce que j’attends le Christ?… Comment est-ce que j’entends ces paroles de Jésus aujourd’hui?

Comme une mise en garde qui réveille ma ferveur, en suscitant la peur ou comme une invitation, si mon cœur tressaille de joie? Car Jésus parle ici pour les bons et les mauvais serviteurs. Les uns craignent l’heure de sa venue, les autres l’espèrent avec constance.

Dans quel camp sommes-nous? De ceux qui ont entendu cet évangile avec angoisse ou de ceux qui se réjouissent? Comment discerner les mouvements de notre cœur, comment dire avec certitude que nous sommes, bien sûr, digne d’amour? Car prétendre que nous serions sans péchés serait présomptueux.

«Mais comment est-ce que j’attends le Christ?…»

Nous voyons bien que le souci n’est pas de chercher à savoir dans quelle catégorie nous nous trouvons, ce qui nous mènerait à coup sûr du côté des scrupules et finalement de l’inquiétude permanente. Non, ce qui est important, c’est de savoir si nous redoutons la venue de Jésus ou si nous l’attendons dans la joie.

Oui, nous sommes tous plus ou moins pécheurs, mais si nous osons l’attendre malgré tout avec espérance et jubilation, ce n’est pas témérité de notre part. C’est simplement parce qu’un jour au moins, nous avons été saisis par sa miséricorde, sans condition, au-delà de tout ce que nous pouvions rêver de compréhension, de pardon sans condition, simplement parce que nous étions son fils, sa fille.

Cette expérience change une vie et surtout change notre compréhension vis-à-vis de notre Dieu. Il ne s’agit plus d’être en «règle», mais de se laisser aimer, se laisser livrer à son amour.

Dès lors, peu importe si Jésus vient à l’improviste. Il ne souhaite pas faire peur mais nous surprendre, tel un amoureux vis-à-vis de sa bien-aimée. Quant à nous, la prière nous rapproche déjà de lui, mais sans nous rassasier. Elle aiguise notre soif de la rencontre définitive avec Jésus.

Oui, heureux ceux qui veillent ainsi !

Sœur Marie-Paule | Vendredi 9 août 2019


Lc 12, 32-48

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Sois sans crainte, petit troupeau :
votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume.
Vendez ce que vous possédez
et donnez-le en aumône.
Faites-vous des bourses qui ne s’usent pas,
un trésor inépuisable dans les cieux,
là où le voleur n’approche pas,
où la mite ne détruit pas.
Car là où est votre trésor,
là aussi sera votre cœur.
Restez en tenue de service,
votre ceinture autour des reins,
et vos lampes allumées.
Soyez comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces,
pour lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera à la porte.
Heureux ces serviteurs-là que le maître, à son arrivée,
trouvera en train de veiller.
Amen, je vous le dis :
c’est lui qui, la ceinture autour des reins,
les fera prendre place à table
et passera pour les servir.
S’il revient vers minuit ou vers trois heures du matin
et qu’il les trouve ainsi,
heureux sont-ils !
Vous le savez bien :
si le maître de maison
avait su à quelle heure le voleur viendrait,
il n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison.
Vous aussi, tenez-vous prêts :
c’est à l’heure où vous n’y penserez pas
que le Fils de l’homme viendra. »
Pierre dit alors :
« Seigneur, est-ce pour nous que tu dis cette parabole,
ou bien pour tous ? »
Le Seigneur répondit :
« Que dire de l’intendant fidèle et sensé
à qui le maître confiera la charge de son personnel
pour distribuer, en temps voulu, la ration de nourriture ?
Heureux ce serviteur
que son maître, en arrivant, trouvera en train d’agir ainsi !
Vraiment, je vous le déclare :
il l’établira sur tous ses biens.
Mais si le serviteur se dit en lui-même :
›Mon maître tarde à venir’,
et s’il se met à frapper les serviteurs et les servantes,
à manger, à boire et à s’enivrer,
alors quand le maître viendra,
le jour où son serviteur ne s’y attend pas
et à l’heure qu’il ne connaît pas,
il l’écartera
et lui fera partager le sort des infidèles.
Le serviteur qui, connaissant la volonté de son maître,
n’a rien préparé et n’a pas accompli cette volonté,
recevra un grand nombre de coups.
Mais celui qui ne la connaissait pas,
et qui a mérité des coups pour sa conduite,
celui-là n’en recevra qu’un petit nombre.
À qui l’on a beaucoup donné,
on demandera beaucoup ;
à qui l’on a beaucoup confié,
on réclamera davantage. »

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