Evangile de dimanche: Embrasons le monde!

Jésus parle de feu et de division après avoir invité à se tenir prêt pour son retour. Etranges paroles dans la bouche de celui qui «est doux et humble de cœur» (Mt 11,29)!  Le feu dont Jésus souhaite embraser la terre, c’est le feu qui l’anime de l’intérieur. Jésus brûle de la passion de l’homme et de celle du Père. Il veut crier à tous les êtres humains qu’ils sont aimés du Père et qu’ils sont frères.

Or, une telle passion déchaîne la haine des hommes et conduit Jésus à la croix. On ne supporte pas que le regard brûlant de «Dieu riche en miséricorde» (Ep 2,4) nous mette à nu pour nous ouvrir à la vérité de l’amour. Jésus dérange et dérangera toujours.

Suivre Jésus, c’est se démarquer de la meute qui court, à force de séduction, derrière les honneurs, les compromissions de toutes sortes. Le chrétien ne peut se dispenser de se heurter à la violence, au mépris, à la haine de l’autre, au mensonge, à l’argent trompeur et tueur.

Il ne s’agit pas de chercher l’affrontement ou le conflit avec ceux qui ne pensent pas comme nous, en nous réfugiant comme chrétien dans une attitude rigide et identitaire. Il s’agit de tenir ferme avec et dans le Christ. Nous voilà loin des représentations douçâtres d’un christianisme qui, au nom d’une charité mal comprise, se complairait dans une pseudo tolérance, soucieuse d’éviter les vagues, au point même de faire plier la vérité à ses intérêts propres.

Soyons de ceux qui, avec Jésus, enflamment le monde et le libèrent

Le fait de vivre à la suite du Christ en mettant en œuvre son enseignement distingue, qu’il le veuille ou non, le chrétien des autres et tout particulièrement de ceux qui refusent le Christ. Il en était ainsi pour les disciples au temps de Jésus. Il en est encore ainsi aujourd’hui, comme le rappelle la lettre aux Hébreux et comme nous le savons par expérience.

La ligne de démarcation entre «vivre avec le Christ» et «vivre sans le Christ» passe dans notre cœur et dans nos maisons. En parlant de division, Jésus ne pointe pas du doigt des conflits œdipiens, sociaux, culturels, ou encore générationnels. Il dévoile, par sa personne, les pensées du cœur.

Celui qui est débusqué a le choix de reconnaître son erreur et de changer de conduite, ou au contraire de s’enferrer dans sa conduite et donc de reporter sa haine sur celui qui manifeste la vérité au grand jour. Face au Christ, il n’y a pas un panel d’attitudes variées qui seraient à option.

Ou on reconnaît qu’il est l’Unique capable de révéler le cœur de l’homme et on le suit – sans devenir automatiquement parfait. Ou on le refuse parce qu’on est dérangé par la vérité qu’il est, et on le hait jusqu’à chercher à l’éliminer et à éliminer ceux qui essaient de témoigner de lui.

L’homme au cœur droit est persécuté, comme son Seigneur, car sa droiture dérange et insupporte les esprits tortueux et malfaisants qui veulent maintenir l’humanité captive. Soyons de ceux qui, avec Jésus, enflamment le monde et le libèrent par «l’amour de Dieu répandu dans nos cœurs» (Rm 5,5)!

Chantal Reynier | Vendredi 16 août 2019


Lc 12,49-53

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Je suis venu apporter un feu sur la terre,
et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé !
Je dois recevoir un baptême,
et quelle angoisse est la mienne jusqu’à ce qu’il soit accompli !
Pensez-vous que je sois venu
mettre la paix sur la terre ?
Non, je vous le dis,
mais bien plutôt la division.
Car désormais cinq personnes de la même famille seront divisées :
trois contre deux et deux contre trois ;
ils se diviseront :
le père contre le fils
et le fils contre le père,
la mère contre la fille
et la fille contre la mère,
la belle-mère contre la belle-fille
et la belle-fille contre la belle-mère. »

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