Un aumônier, des bénévoles, une même mission: visiter les détenus

L’Etat se doit de proposer un accompagnement spirituel aux personnes incarcérées. En Valais, ce service est pauvrement doté. L’Etat finance un unique poste d’aumônier catholique à raison d’un jour par semaine et un diacre protestant à même hauteur. Pour cinq lieux de détention… Heureusement, un réseau de bénévoles – «Paroles en liberté» (PEL) – vient en renfort. Rencontres avec Jeff Roux, aumônier catholique et l’abbé Henri Roduit, président de l’association PEL.

Jeff Roux est un agent pastoral qui exerce son activité partiellement dans des parloirs ou des cellules de prison. Un jour par semaine, il marathone avec son collègue protestant pour aller à l’écoute de tous ceux qui sont demandeurs de ce temps d’écoute et de partage qu’ils peuvent leur consacrer. «Nous apportons une présence d’Eglise en ces lieux fermés. Une démarche qui a tout à fait sens car les détenus sont demandeurs» confie-t-il.

Il faudrait davantage de moyens humains pour offrir un meilleur accompagnement.

«Nous allons plusieurs fois par an, en petits groupes, visiter les détenus des prisons de Brigue et Sion, du pénitencier de Crêtelongue, du centre éducatif de Pramont et du centre LMC (loi sur les mesures de contrainte) réservé aux internements administratifs» explique l’abbé Henri Roduit.

Ces bénévoles, comme les deux aumôniers, œuvrent dans un esprit œcuménique en faisant abstraction de l’appartenance confessionnelle des détenus. «Notre rôle, explique le président du PEL, est d’apporter des ‘respirations’ à des êtres qui en ont peu dans un tel cadre de vie». Ecoute, partage d’un goûter ou d’un repas et moments de jeu sont au programme de ces rencontres.

Des situations vraiment difficiles

«La situation est particulièrement pénible pour les personnes en préventive car elles sont enfermées 23 heures sur 24 et ne peuvent pas se projeter. Elles passent souvent par un état de dépression», relève Jeff Roux. Un constat que fait également l’abbé Roduit. Les deux voient également le vécu angoissant des personnes internées en vue d’une expulsion.

Il faudrait davantage de moyens humains pour offrir un meilleur accompagnement. Les aumôniers et les bénévoles de «Parole en liberté» font de leur mieux. Ces derniers, au nombre d’une cinquantaine, constitués en réseau depuis 30 ans, donnent des centaines d’heures par année. Un bel exemple d’engagement pour ceux qui vivent dans une des périphéries où l’Eglise se doit d’être présente, conformément aux injonc- tions du pape François.


Cet article a été publié dans le 4e numéro (4/2019) de la Revue Grandir

Rédaction

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