Les nouveaux évêques français en formation au Vatican

Sept évêques récemment nommés en France sont actuellement à Rome pour suivre une formation organisée par la Congrégation pour les évêques. Dans une optique synodale, ces nouveaux visages de l’Eglise en France sont plus que jamais appelés à se faire pasteur de l’Eglise toute entière, ont-ils confié à I.MEDIA.

Cette dizaine de jours de formation dans la Ville éternelle réunit pas moins de 105 évêques du monde entier. De la gestion économique aux ressources humaines, les prélats reçoivent à cette occasion des clefs pour aborder efficacement la conduite d’un diocèse. Avec pour thème ›Pasteurs d’une Eglise synodale’, la session de cette année a donné la part belle à la synodalité, un thème cher au pape François.

Parmi les sept Français présents figure Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre. Pour lui, cette semaine permet d’abord aux évêques de prendre conscience de «leur appartenance au corps épiscopal dans son universalité».

«Ne pas se regarder le nombril»

L’évêque n’est pas seulement responsable de sa localité mais a la responsabilité de l’Eglise toute entière, considère Mgr Bruno Valentin, évêque auxiliaire de Versailles. Il s’agit donc pour lui de «ne pas se regarder le nombril» mais de faire passer le souci de l’Eglise avant tout souci particulier. Un avis partagé par Mgr Benoît Bertrand, évêque de Mende, qui perçoit au sein de cette formation la dimension communautaire de l’Eglise ainsi qu’un climat de grande fraternité, signe de l’appartenance à un même corps.

Cet encouragement à embrasser l’Eglise universelle va de pair avec une invitation à collaborer avec l’ensemble des diocèses du monde, notent les prélats. D’autant que malgré la diversité des situations de chaque pays, certains points prioritaires sont partagés par tous les diocèses du monde.

L’évangélisation dans un monde sécularisé

C’est le cas du défi de l’évangélisation dans un monde sécularisé, par exemple, explique Mgr Rougé. La crise des vocations ou l’écologie restent des problématiques auxquelles tous sont confrontés. Les évêques sont aussi encouragés à impliquer toujours plus fortement les laïcs, et notamment les femmes, dans l’Eglise. Et ce, «afin de devenir les pasteurs d’une Eglise dans laquelle chacun joue un rôle». 

Enjeu majeur de ces hommes de paroles, la communication n’est pas non plus délaissée. Dans son intervention, Vincent Neymon, secrétaire général adjoint de la Conférence des évêques de France, a ainsi insisté sur l’importance de savoir s’ajuster aux requêtes de la communication contemporaine. Et cela, tout en demeurant des hommes «habités par Dieu».

La gestion des abus sexuels abordée

Au cœur de cette formation très dense, les pasteurs ont également eu une journée dédiée à la crise des abus sexuels et leur gestion. Outre l’intervention de nombreux spécialistes sur la question, les prélats ont pu échanger de manière très directe sur leur propre équilibre de vie affective et sur «leurs rapports d’intimité» avec leur entourage, note Mgr Valentin. Une journée fraternelle et «intelligente» qui les a préparés à réagir en tant que dirigeant. 

Après une dernière journée de retraite, les sept prélats rencontreront le pape François le 12 septembre, à l’occasion d’une audience privée. Pour certains, il s’agira d’une première entrevue avec le successeur de Pierre. Mgr Bertrand confie attendre ce moment avec impatience, comme une façon «d’entrer ainsi dans la succession apostolique».

Outre ces prélats, participent à cette formation, Mgr Alain Guellec, évêque auxiliaire de Montpellier, Mgr Alexandre Joly, évêque auxiliaire de Rennes, Mgr Jean-Pierre Vuillemin, évêque auxiliaire de Metz, ainsi que Mgr Elie Yéghiayan, évêque de l’éparchie de Sainte-Croix de Paris des Arméniens catholiques de France. (cath.ch/imedia/cg/be)

Jacques Berset

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