ENI-95-0233çF
Belgrade, le 14 septembre (ENIçJonathan Luxmoore) – D’après un journal de
Belgrade, le président de la Serbie, Slobodan Milosevic, a nommé un nouvel
ambassadeur au Vatican, près de quatre ans après la cessation des relations
diplomatiques, provoquée par le conflit des Balkans.
Une source gouvernementale a refusé de confirmer ou d’infirmer cette
information mais a déclaré que cette initiative pourrait s’inscrire dans le
cadre d’une « normalisation » générale des relations diplomatiques aux
niveaux international et régional.
L’hebdomadaire Vreme a déjà donné le nom de l’ambassadeur: il s’agirait de
Dojcilo Maslovaricia, membre haut placé du Ministère des affaires
étrangères. D’après Vreme, il serait un « protégé politique » de la femme du
Président, Mira Markovic.
Toujours selon ce journal, cette nomination marquerait une « nouvelle étape »
dans la volonté du gouvernement serbe de diminuer l’influence du « groupe de
pression croate » sur la politique du Saint-Siège.
Toutefois, même si cette initiative a été « généralement approuvée » par la
presse en Serbie et au Monténégro, Vreme a souligné qúelle avait causé une
levée de boucliers dans les médias serbes de Bosnie, qui ont qualifié la
politique du Vatican de « malhonnête et indigne de confiance ».
Le précédent ambassadeur de Belgrade au Vatican, Ivice Mastruko, avait été
rappelé après que le Vatican eut reconnu la Croatie et la Slovénie en
janvier 1992.
Cependant, le nonce apostolique, l’archevêque Gabriel Montalvo, nommé en
1986, a continué de passer une partie de l’année à Belgrade tout en
occupant un poste au Secrétariat d’Etat du Vatican.
Slobodan Popovic, porte-parole du Ministère de l’information du
gouvernement de Belgrade, a déclaré au correspondant d’ENI qúaucune
nouvelle information sur la reprise des liens diplomatiques entre Belgrade
et le Vatican ne serait donnée avant l’annonce officielle d’une nomination.
M.S. Popovic a ajouté que les relations entre le Vatican et la Yougoslavie,
premier pays communiste d’Europe de l’Est à avoir établi des relations
officielles avec le Vatican en 1966, n’avaient « jamais été bonnes » et
qúelles s’étaient détériorées au cours de ces dernières années.
Vreme a publié cette information six semaines après la visite du nonce
apostolique, l’archevêque Francesco Monterisi, à Pale, capitale des Serbes
de Bosnie.
Une délégation des Serbes de Bosnie, conduite par le ministre de
l’Information, Miroslav Toholj, s’est rendue au Vatican le 20 juillet.
Un porte-parole du Saint-Siège, Joaquin Navarro-Valls, a par la suite
réfuté les spéculations avancées par certains journalistes, selon
lesquelles des discussions auraient eu lieu pour que le pape Jean-Paul II
rencontre le chef des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic, en vue de jouer
un rôle de médiateur dans le conflit actuel.
S. Popovic a déclaré au correspondant d’ENI que les responsables de
l’Eglise orthodoxe de Serbie ne seraient pas consultés sur la reprise de
relations diplomatiques officielles entre la Serbie et le Vatican.
A son avis, a-t-il précisé, l’Eglise orthodoxe elle-même « n’était pas
encore prête » à accepter des relations plus étroites, après avoir imposé
l’annulation d’une visite du Pape à Belgrade qui avait été prévue en
septembre 1994.
« Le pape pourrait se rendre à Belgrade en tant qúinvité du gouvernement, à
tout moment et sans aucun problème », a déclaré le porte-parole. « Toutefois,
puisque le pape considère que ses visites s’adressent à des Eglises plutôt
qúà des Etats, il ne peut se rendre à Belgrade sans l’assentiment des
orthodoxes serbes. »
Le Patriarcat de l’Eglise orthodoxe serbe de Belgrade s’est refusé à tout
commentaire au sujet de l’information publiée par Vreme.
L’archevêque Franc Parko, chef de la minorité catholique romaine de Serbie,
à Belgrade, a déclaré cependant au correspondant d’ENI qúà son avis, une
reprise de liens diplomatiques normaux serait « très bénéfique » pour les
membres de la communauté locale catholique, car ils seraient ainsi « mieux
protégés ».
Dans son article, Vreme a rappelé que le pape avait exhorté les Nations
Unies à suspendre leurs sanctions à l’encontre de la Serbie et du
Monténégro, lors de sa rencontre, en mars 1995, avec le ministre des
Affaires étrangères de la Serbie, Vladislav Jovanovic.
Par ailleurs, selon l’Agence de presse internationale catholique (APIC), à
Fribourg, le pape a convoqué les évêques de l’ex-Yougoslavie le 17 octobre
à Rome, « pour examiner avec eux la fac,on de hâter l’avènement d’une paix
durable et rencontrer les attentes légitimes de tous ceux qui sont victimes
de cette guerre interminable ». (749 mots)
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