Péninsule arabique: inauguration d'une église au Sultanat d'Oman

Environ un millier de personnes ont participé samedi 7 septembre 2019 à l’inauguration de la nouvelle église catholique de Salalah, ville portuaire du Sultanat  d’Oman, située à 1000 km au sud de la capitale Mascate.

Des fidèles, des dignitaires musulmans, des représentants du gouvernement et du ministère des affaires religieuses étaient présents à cette cérémonie civile.

L’église dédiée à saint François-Xavier, patron des missions, a été bénie solennellement le dimanche 8 septembre, lors d’une célébration eucharistique présidée par Mgr Paul Hinder, vicaire apostolique d’Arabie du Sud (AVOSA), qui a qualifié l’événement d'»extraordinaire». La première pierre de l’église avait été posée en février 2018. La construction de l’ensemble a été réalisée en 18 mois seulement.

Un signe d’espérance

Mgr Paul Hinder présidait la cérémonie aux côtés de Mgr Camillo Ballin, vicaire apostolique d’Arabie du Nord (AVONA), du Père Paul Koenig, custode des capucins d’Arabie, et de Mgr Francisco Montecillo Padilla, nonce apostolique au Yémen, au Koweït, au Bahreïn, aux Emirats arabes unis et au Qatar.

Cette inauguration a été  vécue dans un climat de «grande fête pour la communauté toute entière», explique le vicaire apostolique d’Arabie méridionale à l’agence de presse AsiaNews.  

Le nonce basé au Koweït a affirmé que cette nouvelle église était un signe d’espérance, «la preuve que Dieu marche à nos côtés, dans les bons comme dans les mauvais moments, même si nos prières ne sont pas exaucées à l’instant».

55’000 catholiques

Les catholiques locaux sont, dans le Sultanat d’Oman, quelque 55’000, expatriés et travailleurs migrants. Leur présence à la cérémonie n’allait pas de soi, car, pour eux, le dimanche est normalement une journée de travail, constate Mgr Hinder, un religieux originaire de Suisse orientale.

Mgr Paul Hinder, vicaire apostolique d’Arabie du Sud (AVOSA) ¦ © Jacques Berset

Les célébrations ont commencé à 19 heures, et beaucoup sont restés après 22 heures, avant de faire un long trajet de retour. «Mais ils ont tout fait pour être présents et leur sérénité a contribué au climat extraordinaire de l’événement», poursuit le capucin basé à Abou Dhabi, dans les Emirats Arabes Unis.

Le lieu de culte, construit sur un terrain concédé par le sultan Qabous ibn Saïd en 1979, peut accueillir un millier de personnes. En 1981, près de cette église avait été inauguré également un Centre œcuménique dédié aux Trois Mages, pour rappeler également la tradition selon laquelle l’un des trois Rois Mages parvenus à Bethléem pour adorer l’Enfant Jésus provenait de la région correspondant actuellement à Oman, connue depuis l’Antiquité pour sa production d’encens et de myrrhe.

Chiffres fluctuants

«La communauté catholique d’Oman est vivante, estime le Mgr Hinder. Nous avons quatre paroisses, deux dans la capitale Mascate, qui sont florissantes, et deux autres, une à Sohar, au nord, et l’autre à Salalah, au sud».  

Les habitants du Sultanat  sont majoritairement des immigrés, qui sont souvent confrontés au grave problème de la perte de leur travail. «C’est pour cette raison que beaucoup doivent retourner dans leur pays, explique le vicaire apostolique. D’où la légère baisse du nombre de catholiques, mais qui, jusqu’à présent, n’a pas atteint des niveaux dramatiques. Cependant, on ne peut pas faire de prévisions sur l’avenir en raison de la crise économique et de ses évolutions possibles».

Une Eglise de migrants

Le défi, poursuit Mgr Hinder, est de donner la force aux fidèles de vivre cette situation d’insécurité avec une certaine sérénité. Reste l’inquiétude pour les jeunes, parce qu’il n’y a pas d’écoles catholiques et qu’il n’est pas facile de les maintenir en contact les uns avec les autres. Beaucoup retournent dans leur pays d’origine après l’obtention de leur diplôme. La réalité reste très fluctuante, car dans d’autres pays, y compris à Oman, il s’agit d’une Eglise de migrants. Raison pour laquelle elle manque de stabilité.

Dans le Sultanat  d’Oman, sur près de 5 millions d’habitants, à 75% musulmans, les catholiques représentent moins de 2% de la population. Au total, la part des chrétiens dans la population totale s’élève à 6,5%, et à 5,5% pour les hindous.  

Avec les autorités institutionnelles et religieuses locales, «les relations sont bonnes», affirme le capucin suisse, même s’il n’y a pas encore de relations officielles entre le Saint-Siège et le Sultanat  d’Oman. «Nous travaillons dans cette direction», assure-t-il.  Ce petit pays de la Péninsule arabique «maintient une position d’ouverture envers tous et cela lui permet de négocier dans les conflits». Oman a ainsi joué un rôle important dans la libération du Père Thomas Uzhunnalil, missionnaire salésien indien enlevé en mars 2016 au Yémen. (cath.ch/newsva/asianews/be)

Jacques Berset

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