En Inde, procès des meurtriers d’une religieuse, 27 ans après sa mort

Les circonstances de la mort d’une jeune religieuse indienne, il y a 27 ans au Kerala, pourraient enfin être élucidées. Le procès du prêtre et de la religieuse accusés de l’avoir tuée vient de prendre un nouveau tournant avec plusieurs témoignages à charge.

L’affaire remonte au 27 mars 1992, lorsque le corps de la postulante Abhaya Thomas, âgée de 19 ans, est retrouvé dans un puits du couvent Saint-Pie-X à Kotayam, dans le Kerala, au sud-ouest de l’Inde. A l’époque, la police avait conclu au suicide.

Mais en 2008, une lettre adressée à la police, par un prêtre du diocèse catholique syro-malabar de Kottayam avait accusé le Père Thomas Kottoor et soeur Sephy d’avoir éliminé la postulante « avec une hache, dans la cuisine du couvent des religieuses », parce qu’elle les avait surpris au cours d’une relation sexuelle. Cette dénonciation avait conduit à leur arrestation.

Après onze ans d’emprisonnement, le procès contre le Père Kottoor et Sœur Sephy a débuté le 5 août 2019 devant un tribunal spécial de Thiruvananthapuram.

Une conduite ‘prédatrice’

Selon les témoins interrogés à la barre, la conduite du Père Kottoor, dans cet établissement supérieur pour jeunes filles, semblait souvent ‘prédatrice’. Plusieurs étudiantes s’étaient plaintes disant se sentir « extrêmement mal à l’aise et peu en sécurité » en présence de ce prêtre.

Une des professeurs, présente lors de la découverte du corps, se souvient d’avoir remarqué deux écorchures sur le visage d’Abhaya. Un autre témoin a rapporté que le Père Kottoor avait l’air très agité, comme s’il savait que quelque chose de grave allait lui arriver, a-t-il déclaré. « Il m’a dit qu’il craignait qu’on vienne l’arrêter. Un jour, il m’a avoué qu’il avait eu des relations sexuelles avec la sœur Sephy »

Le tribunal spécial reprendra le jugement de cette affaire le 1er octobre.(cath.ch/ag/mp)

Maurice Page

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