Les peuples de l’Amazonie ont besoin d’une Eglise « alliée », ont estimé les Pères synodaux. Leur cri doit ainsi interpeller tous les chrétiens, car désormais l’avenir des nouvelles générations est en jeu. Il revient donc à l’humanité toute entière de protéger l’Amazonie de la destruction, ont-ils souligné.
Pour ce faire, certains ont proposé la création d’une coordination de scientifiques et d’universitaires œuvrant à l’échelle mondiale. L’Académie pontificale des sciences pourrait en outre s’associer à ce projet mettant en exergue la nécessaire contribution de la science pour la protection de la ‘maison commune’. Sur le plan juridique, l’inclusion d’un nouveau « canon écologique » au sein du Code de droit canon a été suggérée. Celui-ci pourrait lister les « devoirs » des chrétiens en matière environnementale.
L’Amazonie n’appartient ni aux Etats ni aux gouvernements, ceux-ci demeurant seulement des « administrateurs », a-t-il encore été estimé. Pour marcher vers la « conversion écologique », les participants ont noté la nécessité de se laisser interpeller par les peuples de cette région. Plutôt que de chercher à leur imposer une vision, une « symétrie des relations » et un « dialogue interculturel » sont nécessaires, ont demandé certains Pères synodaux.
Durant ces discussions en congrégation générale, la responsabilité de l’Eglise envers les plus faibles a une nouvelle fois été au cœur des échanges. Il s’agit de prendre soin de tous ceux se sentant abandonnés, tels que les enfants des rues. L’Eglise doit ainsi renforcer « l’estime de soi » de ces personnes. Dans le même temps, ces populations sont appelées à devenir co-responsables de leur destin.
Autre sujet abordé : la diffusion de l’Evangile au sein des villes amazoniennes. Dans ces lieux de « contrastes », la présence de l’Eglise reste un devoir, car les villes demeurent aussi des environnements de mission et de « sanctification ». Doit y être délivrée une pastorale spécifique prenant en compte les peuples autochtones.
Toujours sur le plan pastoral, le « drame » du manque de prêtres a une nouvelle fois été mentionné: 70% des communautés ne sont visitées par un prêtre qu’une à deux fois par an. Privés des sacrements et de certaines célébrations centrales dans la vie d’un chrétien – comme Pâques ou Noël – les fidèles se tourneraient alors vers d’autres confessions ou vers des sectes. Face à cette réalité, l’Eglise ne peut rester indifférente, se sont alarmés les participants au synode. Il s’agit encore de prier afin que le Seigneur envoie des « ouvriers à ses champs ».
Enfin, les participants ont également mis en lumière le besoin de passer d’une pastorale de « conservation » à une pastorale « créative », notamment dans les zones les plus reculées. Sur ce point, le besoin de s’ouvrir à de nouveaux ministères a une fois de plus été souligné. En effet, l’Evangile a « toujours quelque chose de nouveau à dire » et l’Eglise ne peut demeurer dans une attitude « obsolète » face au monde, est-il encore noté dans la synthèse de cette session. (cath.ch/imedia/cg/be)
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