Le Père Sarmento Rezende a été ordonné voilà 25 ans. De l’ensemble des participants à cette assemblée spéciale du Synode des évêques, il est le seul prêtre amazonien. D’ailleurs, a-t-il confié, lorsqu’il est entré au séminaire, les seules figures sacerdotales de son environnement étaient des missionnaires blancs.
Les avis autour de lui étaient presque unanimes, a témoigné le salésien: ce n’était «pas une bonne idée» de rentrer au séminaire. Sa mère en particulier regrettait qu’il choisisse une voie l’enfermant dans le célibat. «Personne n’est fait pour le célibat», a reconnu le Père Sarmento Rezende, cependant c’est une «vertu» qui peut être pratiquée par chacun. Selon lui, il s’agit en réalité d’un «don de Dieu» à choisir «en toute liberté».
Il est important de vivre le célibat «de la manière la plus équilibrée possible», a encore affirmé cet expert en spiritualité indigène et en pastorale interculturelle. Cependant, il l’annonce : à partir du moment où cet état de vie deviendra une trop grande «souffrance» pour lui, il n’hésitera pas à quitter le ministère sacerdotal.
Mgr Roque Paloshi, archevêque de Porto Velho (Brésil), a attiré l’attention des Pères synodaux sur la question des peuples en isolement volontaire car ceux-ci «n’ont jamais été aussi menacés qu’aujourd’hui». La disparition d’une culture est «aussi grave » que l’extinction d’une espèce animale. C’est pourquoi, il faut selon lui suivre le pape François lorsqu’il demande dans Laudato si’ (2015) de leur accorder une « attention spéciale ».
Le Père Sarmento Rezende a suggéré d’évangéliser de la «meilleure façon possible». Il s’agit pour lui de savoir «dialoguer patiemment» afin de connaître chaque culture amazonienne « en profondeur». De ce point de vue, les missionnaires ont un rôle important, de même que les indigènes chrétiens sont indispensables pour les aider à «travailler au mieux».
Patricia Gualinga, leader indigène engagée dans la défense des droits humains des communautés quichuas, a dénoncé une fois de plus les sociétés d’extractions opérant en Amazonie et menaçant certains groupes. Elle a en particulier exhorté l’Eglise catholique et d’autres institutions à adopter une politique de désinvestissement vis-à-vis des entreprises qui mènent des opérations «prédatrices» envers les indigènes. (cath.ch/imedia/pad/ah/rz)
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