L'Eglise: pas une forteresse mais une tente accueillant tout le monde

L’Eglise n’est pas une forteresse, mais une tente accueillant tout le monde, a lancé le pape François le 23 octobre 2019 sur la place Saint-Pierre. Devant des milliers de pèlerins, le pontife a souligné la nature de l’Eglise, qui est «extraordinaire» ou non, et expliqué l’essence de la synodalité.

Le désir de communion doit être renforcé chez tous les chrétiens, a souhaité François lors de l’audience générale. Le pontife a poursuivi son enseignement sur les Actes des Apôtres, en en citant un passage (Ac 15, 7-11).

La Loi de Moïse face aux païens

Ce texte des Actes des Apôtres raconte le premier voyage missionnaire de saint Paul auprès des peuples païens, a-t-il expliqué. Bien loin d’une «forteresse», l’Eglise apparaît ici dans sa vraie nature: telle une «tente capable de s’élargir». Mais cette ouverture soulève certaines questions et crée la controverse: comment la Loi de Moïse peut-elle être appliquée à ces populations païennes ?

A travers le Concile de Jérusalem, tenu en l’an 48 et interrogeant le rite de la circoncision, les disciples affirmeront finalement que Jésus sauve «par sa grâce». En ce sens, le désir de la communion au sein de l’Eglise doit ainsi être renforcé chez tous les chrétiens, et tout particulièrement chez les prêtres et évêques, a demandé le pontife.

L’Eglise doit garder ses «portes ouvertes»

Cela signifie que l’Eglise doit garder ses «portes ouvertes» afin que n’importe qui puisse y entrer, poussé par l’Esprit-Saint, a-t-il encore exhorté.

A l’image de ce premier concile de l’histoire, la méthode ecclésiale de résolution des conflits suppose un dialogue fondé sur une écoute patiente tout comme un discernement effectué à la lumière de l’Esprit-Saint. Propre de la synodalité, cette attitude peut permettre de surmonter les tensions et fermetures, a affirmé le pape. Cet événement montre ainsi comment les divergences peuvent être résolues: en recherchant «la vérité dans la charité».

Invités à témoigner de la fécondité de l’Eglise

Après sa catéchèse, l’évêque de Rome a salué les pèlerins présents place Saint-Pierre. En se tournant vers les francophones, il a appelé les fidèles à vivre entre eux l’écoute et le dialogue afin de témoigner de la fécondité de l’Eglise. Celle-ci est appelée à être mère d’une multitude de fils, a-t-il considéré.

De nombreux groupes français étaient présents à cette audience: le diocèse de Coutances accompagné de leur évêque, Mgr Laurent Le Boulc’h, les directeurs de l’enseignement catholique de Vendée accompagnés de Mgr François Jacolin, évêque de Luçon, ou encore des lycéens du diocèse de Saint-Etienne et leur évêque Mgr Sylvain Bataille.

Jean Paul II, «maître de foi et de vie évangélique»

Devant les pèlerins germanophones, le pontife argentin a rappelé la tenue du Mois missionnaire extraordinaire se déroulant ce mois-ci. A l’occasion de ce temps particulier pour les catholiques, il a souhaité que les fidèles puissent «ouvrir les portes de l’Evangile à tous les peuples». Il s’agit selon lui de demeurer des témoins authentiques de l’amour divin.

En saluant les fidèles polonais, le pape argentin a évoqué la figure du cardinal Adam Kozłowiecki. Prisonnier dans un camp de concentration durant la Seconde Guerre mondiale, celui-ci a passé la seconde partie de sa vie en Afrique comme missionnaire à témoigner l’Evangile. «Avec courage», il a annoncé le Christ et s’est battu pour la dignité des droits des populations en Zambie. Actuellement, une exposition se tient à l’Université pontificale grégorienne sur ce Polonais.

A la fin de l’audience, le pontife a également rappelé la fête de saint Jean Paul II (1978-2005), célébrée la veille. Il a encouragé la foule à imiter ce «maître de foi et de vie évangélique». Celui-ci a été selon lui un exemple d’amour du Christ et des hommes. (cath.ch/imedia/cg/be)

Jacques Berset

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