Le Synode pour l'Amazonie aborde son document final

Après quelque trois semaines de débat, les participants au Synode sur l’Amazonie se sont retrouvés en congrégation générale dans l’après-midi du 25 octobre 2019 afin d’élire treize membres du conseil post-synodal. A ceux-ci, s’ajouteront des membres, moins nombreux, nommés par le pape.

Le document final du synode sera intégralement lu en aula au cours de cette session et celle du matin du 26 octobre. Les Pères synodaux le voteront dans la soirée de cette seconde journée. Si la version officielle du document final sera en espagnol, les Pères disposeront d’une traduction en plusieurs langues: anglais, français, italien et portugais.

Pour le diaconat féminin

Lors de la conférence de presse journalière du 25 octobre, Mgr Evaristo Pascoal Spengler, évêque prélat de Marajó (Brésil) a confirmé que la création d’un ministère officiel pour les femmes au sein de l’Eglise fait partie des demandes assez largement partagées. Selon lui au moins 40% des participants au synode, la soutiennent. En Amazonie en effet, les femmes sont une «présence déterminante»: plus de 60 % des communautés sont guidées par des femmes qui représentent également la grande majorité des catéchistes, a-t-il expliqué.

En 2009, une modification du code de droit canon sous le pape Benoît XVI avait déjà ouvert le chemin à la question du diaconat des femmes, avec le motu proprio Omnium in mentem, a-t-il souligné. Modifiant le code de droit canonique de 1983 au sujet du sacrement de l’Ordre, le pape avait alors introduit une distinction précise entre la fonction du diacre et celle du prêtre et de l’évêque. 

En effet, la mention concernant le «Christ chef» et ses «fonctions d’enseignement, de sanctification et de gouvernement» n’est plus associée qu’aux évêques et aux prêtres. Il est depuis simplement mentionné que les diacres «sont habilités à servir le peuple de Dieu dans la diaconie de la liturgie, de la parole et de la charité». Pour l’évêque, cette modification a ainsi ouvert la porte à l’ordination diaconale des femmes. L’histoire de l’Eglise a connu des «diaconesses». Leur rôle devrait selon lui être approfondi. 

Apprendre les langues des peuples amazoniens

Sœur Inés Azucena Zambrano, religieuse œuvrant en Equateur, a raconté avoir vécu ces trois semaines de synode dans une ambiance «familiale de confiance». «Nous avons toutes et tous été écoutés», a-t-elle ajouté confiant que les religieuses présentes avaient travaillé comme des «mères synodales». Certaines d’entre elles auraient d’ailleurs remis en main propre une lettre au pontife afin de lui demander de les autoriser à voter sur le document final. 

Après ce synode, a encore confié la religieuse d’origine colombienne, doit se poursuivre un grand engagement en faveur d’une Eglise au visage amazonien. Notamment avec une liturgie propre qui entrerait dans le cadre d’un ›rite amazonien’, proposition évoquée à plusieurs reprises. Il faut ainsi poursuivre dans «l’inculturation» de l’Evangile, a insisté Soeur Zambrano. 

Pour cela, a-t-elle indiqué, la première urgence est d’apprendre les langues des peuples amazoniens afin de pénétrer dans leur expérience spirituelle. Trop souvent, a-t-elle regretté, les regards restent loin de la réalité de ces peuples et finissent par les diaboliser.

Premier invité fraternel présent à un briefing, le pasteur luthérien-évangélique Nicolau Nascimento de Paiva a estimé que les différentes confessions chrétiennes avaient une coresponsabilité en Amazonie car la mission pastorale incombe à tous. Si le travail est grand, «il y a beaucoup plus de choses communes que de choses qui nous séparent», s’est-il réjoui. (cath.ch/pad/xln/mp )

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