Le Saint-Siège appelle à un cessez-le-feu au Yémen

«La pire crise humanitaire dans le monde se joue là où les armes et les munitions circulent librement», a lancé Mgr Bernardito Auza, observateur permanent du Saint-Siège aux Nations unies à New York, le 28 octobre 2019. Faisant ici allusion au conflit au Yémen, le nonce s’exprimait lors d’une session de débats consacrés aux conflits du Proche-Orient.

Depuis 2014, le Yémen est embourbé dans un conflit à la fois politique et religieux. Deux camps s’affrontent à la pointe sud-ouest de la péninsule d’Arabie: les rebelles chiites et les forces sunnites au pouvoir. En outre, différentes puissances étrangères sont impliquées dans ce conflit armé qui voit ainsi s’affronter par procuration l’Arabie saoudite ou les Emirats arabes unis à l’Iran.

La situation humanitaire dans le pays est «dramatique», a alerté Mgr Auza, et le mois de septembre a été «le plus meurtrier de l’année»: 13 personnes tuées chaque jour. Un cessez-le-feu est crucial pour mettre fin aux «souffrances intolérables du peuple yéménite». «La cohérence et l’honnêteté exigent que cet appel à un cessez-le-feu s’accompagne de manière concrète d’un arrêt des livraisons d’armes dans la région». En effet, a-t-il estimé, «la pire crise humanitaire dans le monde se joue là où les armes et les munitions circulent librement».

Inquiétudes sur l’intervention turque en Syrie

Le diplomate est également revenu sur le conflit en Syrie, déclaré il y a plus de huit ans. La dernière intervention militaire de la Turquie déclenchée début octobre dans le nord-est du pays suscite de «vives inquiétudes», a regretté l’archevêque philippin, notamment pour la population civile contrainte de fuir les actions militaires. L’urgence est selon lui de leur fournir une aide humanitaire sûre et de garantir le respect de leurs droits fondamentaux.

En ce qui concerne la question palestinienne, également débattue lors de cette session onusienne, il y a «lieu de s’inquiéter de l’évolution de la situation sur le terrain». Les perspectives d’une paix durable et d’une solution à deux Etats sont mises à mal par la violence et le terrorisme. Il est «très préoccupant» de voir les chrétiens abandonner leurs terres, pourtant «berceau» de leur foi, en quête de paix et de sécurité. Leur présence et leur témoignage sont «d’une importance fondamentale», a-t-il estimé plaidant de travailler davantage en faveur de leur sécurité. (cath.ch/imedia/pad/rz)

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