L’œcuménisme, plus nécessaire que jamais, affirme le secrétaire du COE

L’œcuménisme est plus nécessaire que jamais et les relations entre le Conseil œcuménique des Eglises (COE) et l’Eglise catholique romaine ainsi qu’avec les Eglises et mouvements évangéliques et pentecôtistes se sont améliorées au cours des dernières années, affirme le révérend Olav Fykse Tveit, secrétaire général du COE.

Le pasteur norvégien, prochain évêque président de la Conférence épiscopale de l’Eglise luthérienne de Norvège, quittera à la fin mars 2020 son poste de responsable du COE qu’il occupe à Genève depuis 2010.

Adresse à l’Assemblée des délégués de la FEPS

S’adressant le 5 novembre 2019 à Berne aux participants de l’Assemblée des délégués de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS), il a tiré un bilan positif  de son passage dans la Cité de Calvin.

Après avoir assuré la prédication lors du traditionnel culte de l’Assemblée, le pasteur Olav Fykse Tveit a tenu un discours-bilan consacré à la situation actuelle du mouvement œcuménique et à son avenir. «L’œcuménisme a beaucoup à offrir au monde actuel, en servant la vérité, la justice et la paix», a-t-il lancé. «L’œcuménisme, c’est l’Esprit de Dieu qui œuvre en nous, individus et communautés de foi, qui nous convertit en permanence à l’ouverture et à l’authenticité renouvelées».

Collaboration avec l’Eglise catholique

Le secrétaire général du Conseil œcuménique des Eglises a ensuite relevé que le COE a su tisser de nombreuses alliances thématiques avec les agences internationales chargées de questions de développement, d’aide en cas de catastrophe et de santé. «Cela permet également aux Eglises de s’engager directement pour des personnes ou des populations dans le besoin».

En collaboration avec le Global Christian Forum et l’Eglise catholique romaine, le COE a identifié les lieux où les Eglises peuvent effectivement avoir un rôle de catalysateur: les droits des enfants, la santé et la guérison, la justice de genre et la justice climatique, la migration et le combat contre le racisme et la xénophobie.

Transcender les frontières dénominationnelles

Le COE, fondé en 1948, envisage sa vie institutionnelle et son travail comme un «voyage de foi vers le Royaume de Dieu, Royaume de justice et de paix». L’œcuménisme est un mouvement de renouvellement des Eglises qui les poussent à transcender les frontières dénominationnelles et à trouver l’unité dans la communauté, le témoignage et le service vécus ensemble. «Cette vision dynamique du voyage non seulement oriente le mouvement œcuménique mais aussi le vivifie».

A l’occasion de sa visite d’adieu à l’Assemblée d’automne des délégués de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse, le pasteur Tveit a accordé à la FEPS un entretien exclusif sur le mouvement œcuménique actuel et ses perspectives d’avenir. Il a notamment salué l’engagement du groupe mixte de travail composé du COE et de l’Eglise catholique romaine qui a vu le jour il y a 52 ans.

La Commission Foi et Constitution

Au cours de la même période, dans les années qui ont suivi le Concile Vatican II, le Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens a été créé et a ouvert le dialogue avec divers partenaires confessionnels et avec le COE. L’Eglise catholique romaine est devenue membre à part entière de la Commission Foi et Constitution en 1968.

Pour le pasteur Olav Fykse Tveit, l’Eglise catholique romaine a apporté d’importantes contributions au dialogue multilatéral alimenté par Foi et Constitution. Il signale notamment le document «Baptême, Eucharistie et Ministère» (BEM – dit ‘document de Lima’, adopté par la Commission plénière Foi et Constitution lors de sa réunion de Lima, au Pérou, en 1982), la confession commune de la foi apostolique et le document de convergence «L’Eglise – Vers une vision commune" (document de Foi et Constitution n° 214).

Les Eglises doivent être capables de faire leur autocritique

Contrairement à ce que certains pensaient, l’œcuménisme n’est pas une aspiration du XXe siècle qui n’aurait pas résisté à la globalisation et à la digitalisation, estime le pasteur Olav Fykse Tveit. Septante ans après la fondation du COE, son secrétaire général constate avec satisfaction que le mouvement œcuménique est «en route pour un pèlerinage pour la justice et la paix».

Le pasteur Tveit affirme «le caractère vital de l’œcuménisme et la contribution cruciale» qu’apporte le COE et conclut que l’œcuménisme est plus pertinent que jamais. Mais il souligne également que les Eglises doivent être capables de faire leur autocritique et d’apprendre les unes des autres et des personnes au service desquelles elles s’engagent, en particulier celles qui sont en marge de la société. «L’œcuménisme, c’est l’Esprit de Dieu qui œuvre en nous, individus et communautés de foi, qui nous convertit en permanence à l’ouverture et à l’authenticité renouvelées». (cath.ch/feps/be)

Jacques Berset

Portail catholique suisse

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