«Vous êtes une Eglise vivante», lance le pape aux évêques japonais

Après plus de de 6 heures de vol, le pape François s’est posé le 23 novembre 2019 à 17h30 (GMT+9) à l’aéroport international de Tokyo, capitale du Japon. Le pape a débuté son voyage au pays du soleil levant par une rencontre avec les évêques japonais, préambule de trois jours marqués notamment par une visite à Nagasaki et Hiroshima.

A sa sortie de l’avion, le pape François a été accueilli sous la pluie par le vice-premier ministre du pays et le nonce apostolique au Japon, Mgr Joseph Chennoth. Des enfants en habit traditionnel lui ont remis des fleurs tandis qu’une centaine d’étudiants des écoles catholiques l’acclamaient.

Le pape s’est rendu en voiture vers la nonciature apostolique où il a rencontré les évêques japonais. Il a prononcé un discours après une brève prise de parole du président de la Conférence épiscopale, Mgr Joseph Mituaki Takami, archevêque de Nagasaki. 

«Je voudrais m’unir à vous pour rendre grâce au Seigneur pour tous ceux qui, au long des siècles, se sont consacrés à semer l’Evangile et à servir le peuple japonais, déclare le pape dans son discours mentionnant ainsi saint François Xavier, saint Paul Miki, le bienheureux Justo Takayama Ukon, mais aussi tous les ›chrétiens cachés’.

Le témoignage des martyrs, l’antidote contre le désespoir

Nombreux ont rendu témoignage jusqu’à la mort. C’est pourquoi, a-t-il estimé, «L’ADN de vos communautés est caractérisé par ce témoignage, antidote contre tout désespoir, qui nous indique le chemin vers lequel orienter notre regard». «Vous êtes une Eglise vivante qui a survécu en prononçant le nom du Seigneur et en contemplant comment il vous guidait au milieu de la persécution», a déclaré le chef de l’Eglise catholique. Comme résultat, elle a su façonner au long des années un visage de l’Eglise très apprécié en général par la société japonaise, grâce aux nombreuses contributions au bien commun. 

Une Eglise de martyrs «peut parler plus librement surtout en abordant des questions urgentes de paix et de justice dans notre monde», a-t-il considéré. Le pontife a rappelé ainsi sa visite à Nagasaki et Hiroshima où il priera pour les victimes du bombardement affreux de ces deux villes et se fera l’écho de l’appel prophétique des évêques japonais pour le désarmement nucléaire. 

Il existe de nombreux fléaux dans la société japonaise qui portent atteinte à la vie de certaines personnes dans la société nippone, a encore souligné le pape. Celle-ci est en effet «marquée pour diverses raisons par la solitude, le désespoir et l’isolement». L’augmentation du nombre de suicides dans les villes, ainsi que le harcèlement (ijime) et diverses formes d’auto-exigence sont en train de créer de nouveaux genres d’aliénation et de désorientation spirituelles.

Culture d’amour gratuit et désintéressé

Le pape a donc exhorté les évêques à accompagner la culture de l’efficacité, du rendement et du succès, propre à cette société, par une authentique culture d’un amour gratuit et désintéressé, capable d’offrir à tous, et pas seulement à ceux qui ››réussissent’’, les possibilités d’une vie heureuse et épanouie.

Le chef de l’Eglise catholique commencera néanmoins réellement son programme le lendemain. Moment fort de ce déplacement apostolique, il se rendra dans les villes de Nagasaki et Hiroshima – toutes deux frappées par la bombe atomique en 1945 – afin d’appeler la communauté internationale à abandonner définitivement l’armement nucléaire.

A Nagasaki, il rendra également un hommage aux martyrs du Japon du XVIe siècle, puis célébrera la messe dominicale dans le stade de baseball de la ville devant quelque 25.000 personnes. Le lendemain, 25 novembre, le pape François rencontrera l’empereur du Japon, Naruhito. (cath.ch/imedia/ah/bh)

Bernard Hallet

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