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apic/Clergé vaudois/Réflexion sur l’avenir des prêtres/Abbé C. Ducarroz

Morges:Le clergé du canton de Vaud s’est réuni à La Longeraie (081195)

Les prêtres vaudois s’interrogent sur l’avenir

Lausanne, 8 novembre(APIC) Les prêtres vaudois ont élu mardi leurs candidats au comité de la Fédération des paroisses du canton de Vaud en la personne des abbés Gilles Gachoud (Saint-Rédempteur) et Tomas Gonzales (père

dominicain de la mission espagnole), tous deux de Lausanne. Les membres du

clergé vaudois étaient réunis à Morges pour une journée de réflexion sur le

sens de leur ministère.

Les prêtres du canton se sont rendus en nombre à La Longeraie pour participer à la journée du clergé vaudois, une rencontre qui s’intègre dans le

processus de planification pastorale. Elle était placée cette année sous le

signe d’une interrogation sur l’avenir: »Prêtre aujourd’hui. Et demain? »

Crise des vocations et pratiques religieuses traditionnelles en baisse

Une question que rendait plus aiguë encore l’incertitude sur le nom du

successeur de l’évêque diocésain, Mgr Mamie. On a pu noter quelques réactions d’humeur dans l’assemblée. Les diverses interventions qui ont eu lieu

durant la journée ont néanmoins permis de clarifier certaines des missions

du prêtre dans un environnement marqué par la crise des vocations et la diminution des pratiques religieuses traditionnelles. L’exposé présenté par

l’abbé Claude Ducarroz, curé de Notre-Dame, a été très remarqué (voir encadré).

Au cours de la journée, une motion visant à réexaminer la représentation

des prêtre au sein du Comité de la Fédération a été proposée. L’abbé Olivier Decrey (Vevey) a suggéré la création d’un petit groupe de travail pour

étudier spécifiquement la question de la présence des ministres au sein du

Comité de la Fédération. Selon lui, la représentation des prêtres au Comités pose divers problèmes, comme celui de la perpétuation d’un « pouvoir

clérical » et du maintien d’un clivage entre « pastoraux » et « administratifs ».

Le vote ayant débouché sur un résultat positif trop serré, l’abbé a renoncé a maintenir sa motion. L’étude de cette question sera néanmoins confiée à un cellule qui travaille déjà sur des questions de planification

pastorale. « Je pense que c’est une bonne chose qu’on examine cette question », a estimé l’évêque auxiliaire Pierre Bürcher.

Deux laïcs ont été invités au milieu des ministres pour participer à une

table ronde: Claude Diday, président de la paroisse de Bottens et Karen

Maytain, responsable du Centre catéchétique vaudois. Ils se sont faits le

relais de certaines demandes issues des communautés. K. Maytain a insisté

particulièrement sur le partage des responsabilités, « Le peuple de Dieu

n’est-il que le troupeau? Ne prenez-vous pas la place des laïcs? », citant

par ailleurs le cas d’une communauté paroissiale (Nyon) qui a assuré une

prise en charge communautaire des sacrements. A l’inverse, certains se sont

montrés préoccupés du fait que les séminaires ne désemplissent pas à l’Est

alors qu’ils se vident ici.

« Les prêtres seront les témoins de ce qui s’est dit aujourd’hui, explique Pierre Bürcher. Ils feront le lien avec leurs communautés et leurs paroisses dans la perspective de la session pastorale qui aura lieu dans une

année. A l’avenir, les équipes pastorales auront un rôle important à jouer

dans notre Eglise ». (apic/fh/be)

Encadré

« Il faut élargir l’accès au ministère de prêtre »

Invité à s’exprimer dans le cadre de cette journée du clergé sur l’avenir

des prêtres, l’abbé Claude Ducarroz (Notre-Dame de Lausanne) a d’abord rappelé la doctrine du Concile Vatican II sur le ministère et la vie des prêtres. Chiffres à l’appui, il a démontré ensuite que de nombreuses communautés, y compris chez nous, souffrent d’un manque durable de prêtres. Cette

crise a certes suscité une prise de responsabilités par de nombreux laïcs,

mais les prêtres n’en demeurent pas moins nécessaires pour le plein épanouissement de la vie évangélique dans les communautés. Dès lors, soulignet-il, « il faut avoir le courage d’ouvrir de nouvelles voies pour l’accès au

ministère sacerdotal, afin que les communautés chrétiennes soient toujours

servies en Parole et en Eucharistie ».

Dans ce contexte, pourquoi ne pas ajouter aux prêtres célibataires des

prêtres ayant l’expérience de la vie de famille (« Viri probati »)? Par

ailleurs, les filières de formation des futurs prêtres ne devraient-elles

pas être revues dans le sens d’une plus grande souplesse, s’est encore

demandé l’abbé Claude Ducarroz.

« Il y a des traditions fort respectables, par exemple l’obligation du

célibat pour tous les prêtres dans l’Eglise latine, mais quand les communautés demandent avec insistance des prêtres, pourquoi ne pas remettre en

question de telles traditions qui ne sont ni universelles – l’Eglise catholique d’Orient connaît des prêtres mariés -, ni perpétuelles, la loi du célibat obligatoire ne datant que du Moyen-Age? « Le secondaire ne doit primer sur le nécessaire, a-t-il conclu; comme les Synodes suisses l’ont demandé en leur temps, les évêques se doivent de faire des ponts sur ces

points controversés entre nos communautés et les responsables romains ».

(apic/fh/be)

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