50 ans de la Commission théologique internationale

Bien loin des intérêts individuels, la théologie se doit d’être au service de tous, a déclaré le pape François devant les membres de la Commission théologique internationale, le 29 novembre 2019. Ceux-ci étaient reçus en audience par le pontife au Vatican à l’occasion des 50 ans de la fondation de cette institution vaticane. 

Fruit du Concile Vatican II (1962-1965), cette commission a été inaugurée par Paul VI afin de créer un «nouveau pont» entre la théologie et le magistère. En tant que théologiens provenant de différents horizons, les membres de cette institution apparaissent comme des «médiateurs» entre la foi et la culture. Ils participent à une mission essentielle pour l’Eglise : celle de l’évangélisation, a considéré le pape.

Répandre le bon goût de l’Evangile

Cette diversité ne doit cependant pas leur faire perdre de vue le sens de la communauté ecclésiale, a-t-il estimé. En effet, il ne s’agit pas d’établir une théologie fondée sur des intérêts individuels, une théologie «d’individus’, mais bien une théologie inscrite dans la communauté, «avec l’Eglise». Leur travail doit donc être pensé au service de tous, et poursuivre l’objectif de répandre le «bon goût» de l’Evangile auprès de leurs frères et sœurs avec respect et douceur.

Le pontife romain a ainsi demandé aux théologiens de faire attention à la portée de leurs débats. Si leur vocation est d’étudier et d’éclaircir certains points, leurs divergences ne doivent pas se répandre parmi les fidèles. A ceux-ci doit être servi le «repas habituel» de la foi, a-t-il appelé. La dimension relativiste des débats ne doit donc jamais atteindre le peuple sans quoi celui-ci risque de se trouver désorienté et perdre la foi, a-t-il averti. 

Ecouter les diverses cultures

Aujourd’hui, les théologiens ont une mission génératrice: celle d’écouter la paroles des différentes cultures afin de mettre en lumière de nouveaux aspects éclairant l’inépuisable mystère du Christ. Leur travail doit viser à ce que chacun puisse se sentir «embrassé» par l’Eglise, pris par la main, là où il se trouve. En ce sens, la théologie est l’incarnation de la foi dans la vie.

Par ailleurs, une «belle théologie», a-t-il poursuivi, ne se contente pas de rester fonctionnelle. Portée par le souffle de l’Evangile, elle attire. Pour cela, les membres de cette commission ne doivent pas omettre de pratiquer une prière humble et constante. «La théologie naît et croît à genoux», a lancé l’évêque de Rome. 

Un message de Benoît XVI

La veille de cette audience, le 28 novembre, le pape émérite Benoît XVI a envoyé un message à ces théologiens, a rapporté le média italien Aci Stampa le même jour. »Seule l’humilité peut trouver la vérité, a-t-il ainsi expliqué, et la vérité est à son tour le fondement de l’amour duquel ultimement tout découle». 

L’ancien pontife s’est ainsi remémoré son travail au sein de cette commission, celui-ci en ayant été le président de 1981 à 2005, avant de devenir pape. Travailler en son sein lui a permis de côtoyer une «autre forme de pensée» et a été une occasion pour lui de percevoir ses limites et de travailler l’humilité, déclare-t-il.

Bénissant ses membres, le théologien allemand s’est encore réjoui du travail accompli durant ces cinquante dernières années. Malgré tous ses efforts, la commission n’a pu atteindre l’unité de la théologie et des théologiens du monde, a-t-il observé. Cependant, il s’agit de rendre grâce malgré ces insuffisances, ajoute-t-il. Il a souhaité à ses membres un «travail fructueux» à l’avenir. (cath.ch/imedia/cg/mp)

Maurice Page

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