60 ans de sacerdoce de Mgr Grampa, «prêtre d'une Eglise en sortie»

«Je me sens comme un prêtre de l’Avent et d’une ‘Eglise en sortie'», assure Mgr Pier Giacomo Grampa, évêque émérite de Lugano. Le 6 décembre 2019, «Don Mino», comme beaucoup l’appellent affectueusement, fêtera ses 60 ans de sacerdoce comme prêtre, ses 16 ans comme évêque, dont six ans comme évêque émérite.

Un prêtre de l’Avent, du temps qui vient et qui devient espérance, en attente de Quelqu’un qui va venir. Un prêtre de Noël et de l’Incarnation, c’est ainsi que le décrit la journaliste Corinne Zaugg sur catt.ch, le portail catholique de Suisse italienne.

Evêque de 2004 à 2013

Le 6 décembre 1959, il y a exactement soixante ans, Pier Giacomo Grampa – né le 28 octobre 1936 à Busto Arsizio, dans la province de Varèse, en Italie, et depuis naturalisé suisse – est ordonné prêtre dans l’église de San Nicolao, à Lugano-Besso. Le 24 janvier 2004, il est ordonné évêque. Depuis six ans, il vit, comme émérite du diocèse de Lugano, à Castel San Pietro, à l’Institut Sant’Angelo, après que Mgr Valerio Lazzeri lui ait succédé le 7 décembre 2013.

Dès lors, les journées de Mgr Grampa ont changé: il a davantage de temps pour prier, lire, réfléchir, suivre les événements de l’Eglise, davantage de temps pour écrire, donner des conférences, proposer des exercices spirituels. Et puis il y a les remplacements pour les messes, les confirmations et surtout les voyages, que maintenant, comme évêque émérite, Mgr Grampa s’accorde de temps en temps.

Regard vers les terres de mission

Il se livre également à une autre de ses passions: les terres de mission. A cet égard, il souligne combien la figure de l’évêque qui l’a ordonné, Mgr Joseph Maggi, évêque missionnaire de l’Institut pontifical pour les missions étrangères (PIME) de Milan, l’a marqué. Mgr Maggi avait remplacé Mgr Jelmini, qui ne pouvait présider la cérémonie pour cause de maladie. Cet évêque missionnaire a été emblématique tout au long de la carrière de «Don Mino».

Mgr Grampa est à l’aise au milieu des religieuses africaines | © Jacques Berset

Mgr Grampa, dont le ministère lui a permis de rencontrer sept papes et de servir six évêques, admet que cette période fut marquée par des années difficiles et de grands changements pour l’Eglise. Mais il dit aussi avoir eu la grâce de vivre les années du Concile «qui m’ont donné l’élan pour surmonter ces crises de l’époque contemporaine».

Mise en garde contre les regards stériles portés sur le passé

Des années, aussi, belles, intenses, positives. Dont plus de 50 ont été vécues aux côtés des jeunes, toujours dans une perspective enthousiasmante et créative. «Je suis un homme de la contemplation, de la prière, un homme plus du faire que de la pensée: un homme d’action…»

Pour les jeunes qui veulent devenir prêtres, il souhaite qu’ils soient formés dans l’esprit et dans la connaissance des documents du Concile, d’où il reste encore beaucoup à tirer et à appliquer.

Les périphéries si chères au pape François

Mgr Grampa met en garde contre les regards stériles portés sur le passé au lieu d’une ouverture courageuse vers l’avenir. Il dit espérer que les jeunes prêtres surmonteront l’esprit de caste, le cléricalisme, pour embrasser et partager le sort des hommes d’aujourd’hui, dans l’écoute, la compréhension, en vérifiant ensemble les chemins à prendre. «Des chemins d’ouverture, de dynamisme, qui conduisent l’Eglise en sortie: vers ces périphéries si chères au pape François». (cath.ch/catt.ch/be)

Jacques Berset

Portail catholique suisse

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