Dix-huit mois après le lancement de la pétition, le Père Vignon a enregistré 110’579 signatures pour réclamer la démission de l’archevêque de Lyon, rapporte le journal La Croix du 4 décembre 2019. Le prêtre et juge canonique exige le départ de l’archevêque de Lyon pour sa mauvaise gestion de l’affaire Preynat. Ce prêtre est accusé d’avoir agressé sexuellement plus de 70 scouts dans les années 1990.
La pétition a été mise en ligne avec l’association «La parole libérée», regroupant des victimes du Père Preynat, et l’association d’Aide aux victimes des dérives de mouvements religieux en Europe (AVREF). Le texte estime principalement que le Primat des Gaules n’est plus en mesure de remplir son ministère. «Vous avez reconnu vous-même des erreurs de gestion. Pourquoi resteriez-vous indéfiniment en place après les avoir commises?», s’interroge le Père Vignon, ancien juge de l’officialité interdiocésaine de Lyon, dans la pétition.
En janvier 2019, le cardinal Barbarin a été condamné en première instance à six mois de prison avec sursis pour «non-dénonciation d’agressions sexuelles». Le cardinal avait annoncé dans le même temps qu’il remettait sa démission au pape. En mars 2019, le pontife avait cependant refusé cette dernière, justifiant de la présomption d’innocence et du fait que le prélat français n’avait pas encore épuisé toutes les voies de recours.
Ayant fait appel de sa première condamnation, Mgr Barbarin a été jugé en seconde instance fin novembre 2019. Le verdict est attendu au 30 janvier 2020. Quel que soit le verdict, l’avocat de Philippe Barbarin a souligné que son client quitterait Lyon. Le Père Vignon a ainsi estimé, dans une lettre ouverte le 3 décembre 2019, que «la pétition n’a plus lieu d’être». (cath.ch/cx/rz)
Les baptisés de Lyon demandent un renouvellement du diocèse
Dans le contexte de la nomination du prochain évêque de Lyon, la Conférence des Baptisés du diocèse a écrit, le 20 novembre 2019, une lettre ouverte à la nonciature apostolique en France. Le texte déplore notamment de longues années de «gouvernance particulièrement verticale», ainsi que «le retour d’une religiosité envahissante». Il demande donc que, sous la direction du prochain évêque, «les rôles et places respectifs des clercs et des laïcs soient réévalués et réajustés». «Nous pensons particulièrement aux rôles et responsabilités des femmes, plus largement à ceux des laïcs et associations et mouvements de fidèles», précisent les signataires. RZ
Raphaël Zbinden
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