Ecône : précisions canoniques (300688)

« Cette grave désobéissance entraîne la consommation d’un schisme »

Fribourg, 30juin(APIC) Sans en avoir obtenu l’autorisation du Saint-Siège, Mgr Lefebvre, ancien archevêque de Tulle, a consacré jeudi 30 juin 4

nouveaux évêques à Ecône. Par son acte, il s’exclut de la communion de

l’Eglise et provoque un schisme. Mgr Jean-Claude Périsset, official du

diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg, explique les conséquences de cet

acte pour les fidèles qui suivront Mgr Lefebvre, notamment du point de vue

de la pastorale des sacrements.

On appelle schisme le refus de soumission au souverain pontife ou de

communion avec les membres de l’Eglises qui lui sont soumis. La définition

fait ressortir deux éléments constitutifs de l’Eglise : la communauté des

fidèles et la hiérarchie. Le schismatique porte atteinte à la communion de

l’Eglise de même qu’à sa structure hiérarchique – l’élément qui relie

l’Eglise aux apôtres et au Christ. Le schismatique se coupe du Christ qui a

bâti son Eglise sur Pierre.

Le schismatique court le danger de devenir hérétique, c’est à dire de

rejeter l’une ou l’autre vérité de foi. En accusant de modernisme le

Concile Vatican II et les papes Jean XXIII, Paul VI et Jean Paul II, les

intégristes constituent un magistère différent.

Le schisme, une faute grave entraînant des sanctions

Le schisme est un péché grave : le schismatique refuse en effet les

moyens de salut donnés par le Christ à son Eglise. C’est une faute grave

contre la charité (rupture de la communion) et une désobéissance.

Le droit de l’Eglise prévoit l’excommunication « ipso facto » de « l’Evêque

qui, sans mandat pontifical, consacre quelqu’un évêque, comme aussi de

celui qui reçoit cette consécration ». Celui qui commet un tel acte n’est

pas nécessairement schismatique. Mais dans le cas d’Econe, « cette grave

désobéissance entraîne la consommation du schisme », affirme Mgr Périsset.

En ordonnant 4 évêques – après tant d’autres ordinations de prêtres,

alors qu’il est déjà frappé de « suspense de tout ministère » – Mgr Lefebvre

ne tient aucun compte de la discipline de l’Eglise. C’est pourquoi il

encourt un certain nombre de peines : excommunication « ipso facto », plus

d’accès aux sacrements ni de participation à l’activité de l’Eglise.

L’excommunication souligne la gravité de la faute, pour inviter au

repentir. Si le schismatique demande sa réinsertion dans l’Eglise, l’Eglise

peut lever l’excommunication. Le schismatique ne peut pas être parrain ou

marraine ni bénéficier des indulgences ni être admis comme membre d’une

association dans l’Eglise. L’autorité peut lui refuser les funérailles

religieuses. L’excommunication interdit aux clercs de célébrer les

sacrements et de remplir un ministère au nom de l’Eglise.

Conséquences pour les catholiques qui suivraient Mgr Lefebvre

Cette rupture a des conséquences beaucoup plus gravec que la sortie de

l’Eglises par un acte notarié. L’Eglise approuve ce qui est requis pour la

validité des sacrements, elle détermine les conditions de validité pour les

sacrements de pénitence et de mariage. Pour que l’absolution (sacrement de

pénitence) soit donnée avec fruit, il faut que le prêtre qui la donne soit

approuvé pour ce ministère, ce qui n’est pas le cas pour les prêtres schismatiques. Ces prêtres n’ont pas non plus la faculté de conférer la confirmation – les évêques schismatiques par contre confirment validement mais

illicitement.

Le mariage célébré avec les ministres excommuniés ou suspens est

invalide pour l’Eglise. Toutefois, le droit des baptisés de conclure un

mariage valide étant l’un des droits fondamentaux de la personne, les

conditions de validité sont parfois suspendues par la loi. Une fois établi

le schisme , les mariages célébrés pr ceux qui suivent Mgr Lefebvre seront

valides dès qu’ils seront conclus devant l’officier d’état civil. Ils

seront en effet dispensés de la forme canonique pour avoir abndonné

l’Eglise . Les autres sacrements demeurent valides, mais ils sont donnés de

manière illicite.

Pour les funérailles, le droit précise que « doivent être privés de

funérailles ecclésiastiques, à moins qu’ils n’aient donné quelque signe de

pénitence avant leur mort, les apostats, hérétiques et schismatiques

notoires ». On ne pourra pas non plus célébrer une messe d’obsèques pour la

personne à qui les funérailles à l’église ont été refusées. (apic/jcp/ym)

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