« Cette grave désobéissance entraîne la consommation d’un schisme »
Fribourg, 30juin(APIC) Sans en avoir obtenu l’autorisation du Saint-Siège, Mgr Lefebvre, ancien archevêque de Tulle, a consacré jeudi 30 juin 4
nouveaux évêques à Ecône. Par son acte, il s’exclut de la communion de
l’Eglise et provoque un schisme. Mgr Jean-Claude Périsset, official du
diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg, explique les conséquences de cet
acte pour les fidèles qui suivront Mgr Lefebvre, notamment du point de vue
de la pastorale des sacrements.
On appelle schisme le refus de soumission au souverain pontife ou de
communion avec les membres de l’Eglises qui lui sont soumis. La définition
fait ressortir deux éléments constitutifs de l’Eglise : la communauté des
fidèles et la hiérarchie. Le schismatique porte atteinte à la communion de
l’Eglise de même qu’à sa structure hiérarchique – l’élément qui relie
l’Eglise aux apôtres et au Christ. Le schismatique se coupe du Christ qui a
bâti son Eglise sur Pierre.
Le schismatique court le danger de devenir hérétique, c’est à dire de
rejeter l’une ou l’autre vérité de foi. En accusant de modernisme le
Concile Vatican II et les papes Jean XXIII, Paul VI et Jean Paul II, les
intégristes constituent un magistère différent.
Le schisme, une faute grave entraînant des sanctions
Le schisme est un péché grave : le schismatique refuse en effet les
moyens de salut donnés par le Christ à son Eglise. C’est une faute grave
contre la charité (rupture de la communion) et une désobéissance.
Le droit de l’Eglise prévoit l’excommunication « ipso facto » de « l’Evêque
qui, sans mandat pontifical, consacre quelqu’un évêque, comme aussi de
celui qui reçoit cette consécration ». Celui qui commet un tel acte n’est
pas nécessairement schismatique. Mais dans le cas d’Econe, « cette grave
désobéissance entraîne la consommation du schisme », affirme Mgr Périsset.
En ordonnant 4 évêques – après tant d’autres ordinations de prêtres,
alors qu’il est déjà frappé de « suspense de tout ministère » – Mgr Lefebvre
ne tient aucun compte de la discipline de l’Eglise. C’est pourquoi il
encourt un certain nombre de peines : excommunication « ipso facto », plus
d’accès aux sacrements ni de participation à l’activité de l’Eglise.
L’excommunication souligne la gravité de la faute, pour inviter au
repentir. Si le schismatique demande sa réinsertion dans l’Eglise, l’Eglise
peut lever l’excommunication. Le schismatique ne peut pas être parrain ou
marraine ni bénéficier des indulgences ni être admis comme membre d’une
association dans l’Eglise. L’autorité peut lui refuser les funérailles
religieuses. L’excommunication interdit aux clercs de célébrer les
sacrements et de remplir un ministère au nom de l’Eglise.
Conséquences pour les catholiques qui suivraient Mgr Lefebvre
Cette rupture a des conséquences beaucoup plus gravec que la sortie de
l’Eglises par un acte notarié. L’Eglise approuve ce qui est requis pour la
validité des sacrements, elle détermine les conditions de validité pour les
sacrements de pénitence et de mariage. Pour que l’absolution (sacrement de
pénitence) soit donnée avec fruit, il faut que le prêtre qui la donne soit
approuvé pour ce ministère, ce qui n’est pas le cas pour les prêtres schismatiques. Ces prêtres n’ont pas non plus la faculté de conférer la confirmation – les évêques schismatiques par contre confirment validement mais
illicitement.
Le mariage célébré avec les ministres excommuniés ou suspens est
invalide pour l’Eglise. Toutefois, le droit des baptisés de conclure un
mariage valide étant l’un des droits fondamentaux de la personne, les
conditions de validité sont parfois suspendues par la loi. Une fois établi
le schisme , les mariages célébrés pr ceux qui suivent Mgr Lefebvre seront
valides dès qu’ils seront conclus devant l’officier d’état civil. Ils
seront en effet dispensés de la forme canonique pour avoir abndonné
l’Eglise . Les autres sacrements demeurent valides, mais ils sont donnés de
manière illicite.
Pour les funérailles, le droit précise que « doivent être privés de
funérailles ecclésiastiques, à moins qu’ils n’aient donné quelque signe de
pénitence avant leur mort, les apostats, hérétiques et schismatiques
notoires ». On ne pourra pas non plus célébrer une messe d’obsèques pour la
personne à qui les funérailles à l’église ont été refusées. (apic/jcp/ym)
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