Les larmes d'or de la Vierge Caravaggio (1/7)

Si les apparitions de la Vierge Marie à Lourdes ou à Fatima sont mondialement connues, et donnent lieu à de grands pèlerinages, la réputation d’autres n’a pas dépassé le cadre d’une région ou d’un pays. C’est le cas de diverses apparitions en Italie. I.Media propose d’en découvrir quelques unes. La première est celle de Caravaggio, dans le diocèse de Crémone, en Lombardie où la Vierge versa des larmes d’or.

L’histoire de l’apparition de la Vierge de Carravagio, appelée aussi Sainte Marie de la Source, est particulièrement sombre. Telle qu’elle a été authentifiée par Mgr Cesare Speciano, évêque de Crémone, son récit est marqué par les grandes perturbations qui frappent la chrétienté au XVe siècle : guerres, recul de la foi, perversion au sein de l’Eglise… L’apparition de la Vierge, ‘mater dolorosa‘ au chevet de son peuple, offre à l’humanité une chance d’œuvrer encore pour son Salut. 

La tradition raconte que le 26 mai 1432, en fin d’après-midi, une femme nommée Giannetta de Vacchi et épouse de Francesco Varoli chemine sur une petite route de campagne. Cette femme du peuple, simple et discrète, est alors connue de tous pour sa vertu irréprochable et sa profonde piété. Entre les deux villages lombards de Carravagio et Misano, la jeune femme porte sur son dos une grosse botte de fourrage qu’elle vient de ramasser dans un champ, et elle est pressée de rentrer.

«Mes juments attendent leur foin«

Mais voilà que vient à elle une dame coiffée d’un simple voile blanc qui ne peut cacher la beauté indicible de son visage. Elle s’arrête au niveau de la paysanne, qui est frappée de stupeur et s’écrie aussitôt : «Vierge Marie !» La Dame lui répondit : «N’ai pas peur, ma fille, parce que c’est vraiment moi. Arrête-toi et met-toi à genoux pour prier.»

Giannetta, ne comprend pas : «Madame, je ne peux pas maintenant. Mes juments attendent leur foin». L’apparition insiste : «Maintenant, fais ce que je te demande.» La Madone pose alors sa main sur l’épaule de la fermière et la met à genoux, puis poursuit : «Ecoute et retiens-bien, car je souhaite que ton visage et ta bouche rapporte ce que je vais te dire partout où tu le pourras».

Apparition de la Vierge de Caravaggio, peinture d’Aldo Locatelli à l’église de pèlerinage de Caxias do Sul, au Brésil | DR

Des larmes d’or pour le péché des hommes

C’est à cet instant que Giannetta remarque que Marie et que ses larmes sont pareilles à l’or le plus étincelant. Ouvrant les mains, comme affligée par une grande douleur la Mère de Dieu explique la raison de ce chagrin : «A cause de l’iniquité des hommes, mon Fils en est venu à envisager la destruction de ce monde. Chaque jour, les hommes font un peu plus de mal, chaque jour ils chutent, péché après péché. Mais moi, pendant sept ans, j’ai imploré la miséricorde de mon Fils pour vos péchés. C’est pourquoi je veux que tu dises à tous et à chacun qu’ils doivent désormais jeûner de pain et d’eau chaque vendredi en l’honneur de mon Fils. De plus, par dévotion à moi, ils devront célébrer la messe dominicale le samedi après Vêpres. De sorte que la moitié de la journée me sera dédiée en reconnaissance de la grande faveur que je vous fais par mon intercession auprès de mon Fils». 

Giannetta prend peur et répond que les gens ne la croirons pas. La Vierge lui répond : «Lève-toi et n’ait crainte. Rapporte tout ce que j’ai dit, comme je te l’ai ordonné. Je confirmerai tes dires par un signe, et personne ne doutera de toi.» Sur ces mots, la Madone fit le signe de la croix sur Giannetta et disparut.

Et soudain jaillit une source

Retournant à Caravaggio, Giannetta raconta tout ce qu’elle avait vu et entendu. Les gens se rendirent alors sur les lieux de la rencontre et trouvèrent une source que personne n’avait jamais vu à cet endroit. Sur cette source on amena des malades, et tous furent guéris de leurs diverses afflictions. Les gens de Caravaggio crurent alors au miracle. L’évêque de Crémone vint aussi et confirma que le témoignage et l’apparition étaient authentiques. Il appela tous les chrétiens de son diocèse à obéir au plus vite aux demandes de la Vierge et entreprit la construction d’un sanctuaire pour remercier la Mère du Christ pour son intercession miséricordieuse. 

La construction d’un sanctuaire

C’est ainsi que fut bâtie la basilique de Sainte-Marie de la Source de Carravaggio. Lieu de prière toujours actif, il est visité par des pèlerins voulant observer le «Miroir sacré», une représentation en bois de l’apparition de la Vierge à Giannetta, et bien entendu la source miraculeuse qui donne son nom au lieu. Un hospice pour les accueillir a été construit juste à côté de l’édifice. 

Une visite de Jean Paul II

En 1992, le pape Jean Paul II s’est rendu dans ce sanctuaire et y a célébré une messe. Dans ce lieu marqué par la souffrance et la rédemption, il a exhorté les chrétiens à défendre la vie, car elle est «marquée par la croix et la souffrance» et mérite encore plus d’attention, de soin et de tendresse. A noter qu’un sanctuaire en Croatie et un autre au Brésil sont également dédiées à la Vierge de Caravaggio. (cath.ch/imedia/cd/mp)

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