Quatre visages inoubliables
Quatre noms liés indissolublement à l’Amérique centrale, plus particulièrement au Nicaragua. Quatre noms de Suisse, de France et d’Allemagne qui ont
vibré, comme nous, aux espérances politiques de Latino-américains résolus à
faire respecter la dignité de leur peuple.
Mais l’arrogant Empire du Nord veillait, refusant les révolutions populaires. Car celles-ci contestaient trop son hégémonie toute puissante et guerrière.
C’est pourquoi vous êtes morts, trop vite, assassinés. Devenant, pour toujours, amis, « companeros », solidaires jusqu’au bout du peuple que vous aimiez.
Maurice, Yvan, Joël, Berndt…
Vous écoutiez la beauté de la vie et la dureté de la mort dans les campagnes et les villes du Nicaragua. Venant d’un autre pays, vous découvriez
l’amitié chaleureuse des gens qui aiment la vie et la fête, mais qui n’acceptent pas l’esclavage. Avec eux, dans les moments alternés de doute et
d’espoir, vous tentiez de réaliser une société moins inégalitaire. Vous
n’étiez pas des héros, mais des hommes au regard tendre. Vous saviez le
goût du rêve et de la lutte.
Votre mort injuste a provoqué des larmes en Amérique centrale et en Europe.
Larmes de révolte et de reconnaissance, illustrant avec force la définition, passionnément juste, du Nicaraguayen Tomas Borge, ancien ministre
sandiniste de l’Intérieur: « La solidarité internationale, c’est la tendresse des peuples ».
Maurice, Yvan, Joël, Berndt…
Originaires d’un coin de Suisse romande, de France et d’Allemagne, vous
vous êtes identifiés avec un pays du Sud. A qui vous avez donné votre belle
vie. 10 ans plus tard, nous nous souvenons très fort de vous. Fiers de ce
que vous êtes. Votre présence, vos visages aimés, même après le temps des
désillusions et des découragements d’aujourd’hui, restent un appel à ne pas
désespérer. A retrouver courage pour que tous les peuples du monde puissent
un jour enfin se regarder face à face. Ayant mis l’inégalité et la dépendance hors la loi!
Merci Maurice, Yvan, Joël, Berndt…
Grâce à vous, et à tant d’autres « assassinés-ressuscités », la vie, déjà
maintenant, explose de perles de joie et d’espérance.
Bernard Bavaud
Ancien secrétaire général
de « Frères sans frontières »
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