Evangile de dimanche: Offrande(s) et sacrifice(s)

Offrande, sacrifice, consécration, temple, prescriptions, tourterelles ou petites colombes. Le contexte est on ne peut plus religieux et sacré. Les parents de Jésus accomplissent ce que la Loi demande à la naissance d’un premier-né!

Leur offrande de deux volatiles correspond à celle des personnes qui n’ont pas les moyens d’acheter une tête de petit bétail. Deux, car, d’après la Loi, il en faut «une pour l’holocauste et une en sacrifice pour le péché» (Lv 12, 8). Ce geste, expression de la foi d’Israël, signifie la pleine intégration de Jésus dans son peuple.

Dans cet enfant, Syméon reconnaît le Messie attendu. Cet événement le pousse à bénir Dieu. La parole du vieillard s’inscrit à la suite de la prière d’Elisabeth, de Marie ou encore de Zacharie. Ces grandes prières marquent les commencements de la vie de Jésus, alors même qu’il ne parle pas encore. Il est là, il est reconnu par quelques-uns, il ne laisse jamais indifférent, mais suscite la louange de Dieu.

L’enfant présenté par ses parents remplit l’espace du Temple. Rites et espace sacré sont illuminés par sa présence. Mais cette lumière n’est pas artificielle, momentanée. Elle déborde les murs du Temple jusqu’à emplir l’univers. C’est la lumière du premier jour de la création, c’est celle du Christ ressuscité. Lumière qui donne la vie, qui nous arrache à la ténèbre et à la mort. Pas de lumière sans l’ombre de la croix, a compris Syméon.

«Jésus nous ouvre à nous-mêmes. Il nous invite à le recevoir et à nous offrir à lui.»

Il ne s’agit pas d’offrir des sacrifices ou de souffrir pour mériter la purification et le pardon des péchés ou d’apporter des offrandes. Il s’agit pour nous de reconnaître que nous dépendons de Dieu, que nous avons à accepter d’être aimés tels que nous sommes. Il est tellement plus facile de nous acquitter des obligations de la Loi, de nous réfugier dans des rites rassurants que nous maîtrisons. Jésus nous ouvre à nous-mêmes. Il nous invite à le recevoir et à nous offrir à lui. En effet, à l’instar de Syméon, accueillir Jésus, c’est ne pas le garder pour soi, mais le donner aux autres dans le don de nous-mêmes.

Désormais, le Temple n’est plus le signe de la présence de Dieu à son peuple. Il n’y a plus d’offrandes matérielles, il n’y a plus de rites pour entrer en relation avec Dieu. Dieu, en son Fils, «partage notre condition» (He 2,14). Il est avec nous. Il se donne. Devant lui, chacun est appelé à se situer.

Nous ne sommes sauvés que par le consentement que nous donnons au Christ. Cela nous conduit, comme Marie, à accepter le dénuement et la pauvreté scandaleuse de la croix que lui annonce Syméon. En donnant sa vie sur la croix, Jésus nous dit comment et jusqu’où s’exprime l’amour qu’il a pour le Père et pour nous. Il nous donne accès à son Père. C’est cela le pardon des péchés.

Le culte à rendre à Dieu, c’est alors notre vie, telle qu’elle est aujourd’hui, remise entre les mains du Père, pour vivre, à la suite du Fils, en fils de Dieu et en frères des hommes, au-delà des rites et des lieux. Telle est la consécration à laquelle nous engage notre baptême.

Chantal Reynier | Vendredi 31 janvier 2020


Lc 2, 22-40

Quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse
pour la purification,
les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem
pour le présenter au Seigneur,
selon ce qui est écrit dans la Loi :
Tout premier-né de sexe masculin
sera consacré au Seigneur.

Ils venaient aussi offrir
le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur :
un couple de tourterelles
ou deux petites colombes.

Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon.
C’était un homme juste et religieux,
qui attendait la Consolation d’Israël,
et l’Esprit Saint était sur lui.
Il avait reçu de l’Esprit Saint l’annonce
qu’il ne verrait pas la mort
avant d’avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur.
Sous l’action de l’Esprit, Syméon vint au Temple.
Au moment où les parents présentaient l’enfant Jésus
pour se conformer au rite de la Loi qui le concernait,
Syméon reçut l’enfant dans ses bras,
et il bénit Dieu en disant :
« Maintenant, ô Maître souverain,
tu peux laisser ton serviteur s’en aller
en paix, selon ta parole.
Car mes yeux ont vu le salut
que tu préparais à la face des peuples :
lumière qui se révèle aux nations
et donne gloire à ton peuple Israël. »

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