François: Le vrai pouvoir, la reconnaissance de sa propre pauvreté

Le vrai pouvoir réside dans la reconnaissance de sa propre pauvreté, a estimé le pape François le 5 février 2020 lors de l’audience générale dans la salle Paul VI au  Vatican. Bien loin des pouvoirs de ce monde, les chrétiens sont invités à rechercher, à l’image du Christ, le «pouvoir de la charité» et de la fraternité.

«Règne vraiment celui qui sait aimer le vrai bien plus que lui-même. C’est en cela que se manifeste la puissance de Dieu», a expliqué le pape François, en commentant l’une des huit Béatitudes de l’Evangile selon saint Matthieu. Il s’agit de la «puissance de la fraternité, de la charité, de l’amour et de l’humilité. Voilà ce dont a fait preuve Jésus».  

Durant cette catéchèse, le pape a commenté la première Béatitude: ‘Heureux les pauvres en Esprit car le Royaume des Cieux à eux’. Cette pauvreté, a-t-il expliqué n’est pas financière: les «pauvres en esprit» sont ceux qui se sentent «pauvres, mendiants, dans l’intime de leur être», ayant perdu «le souffle que Dieu a communiqué à Adam». Ceux-là appartiennent au Royaume de Dieu, a considéré le pontife romain.

Reconnaître ses propres limites

Alors que les grands de ce monde ont «des biens qui passent», a observé le chef de l’Eglise catholique, les chrétiens sont au contraire invités à reconnaître leurs pauvretés et limites. Tel est le vrai pouvoir en ce monde. «Le suaire n’avait pas de poches», a ainsi rappelé le pontife argentin. Le vrai pouvoir du Christ a été de réaliser ce que les rois de la Terre n’ont pu faire: «donner sa vie pour les hommes». Ainsi, règne véritablement celui qui sait aimer le vrai bien plus que soi-même. A l’image du Christ qui a donné sa vie, les chrétiens sont invités à rechercher le «pouvoir de la charité», de l’amour et de la fraternité.

Cette pauvreté du cœur suppose de reconnaître ses propres limites, bien loin de l’esprit du monde qui enseigne qu’il faut «être quelqu’un» et «se faire un nom», a encore expliqué le 266e pape.

Les personnes orgueilleuses ne demandent pas de l’aide car elles doivent démontrer qu’elles sont auto-suffisantes. S’il semble difficile de reconnaître ses erreurs et demander pardon, cette pauvreté du cœur est pourtant une «occasion de grâce» et permet à l’homme de sortir de sa «lassitude», a estimé le pape argentin.

Ne pas compter sur ses propres talents

La recherche obsessive de soi-même crée «solitude et tristesse», car vivre en voulant cacher ses faiblesses est éprouvant et angoissant, a estimé le pontife. S’adressant aux nouveaux époux, il a ainsi rappelé que l’un des points clefs du mariage demeurait le pardon, selon lui l’une des choses les plus difficiles à effectuer en couple.

Reconnaître sa pauvreté et sa faiblesse est la source d’un véritable bonheur, a également lancé le pape François devant les pèlerins francophones. Le cœur de l’homme devient alors «disponible pour aimer librement les autres» et cesse de se rechercher lui-même.  

Devant les Polonais, il a demandé aux fidèles de ne pas se fier à leurs capacités intellectuelles, forces ou talents. Il s’agit plutôt de compter sur la confiance sans borne et la puissance du Seigneur. Sans Lui, les hommes sont seuls, perdus et sans défense. A la fin de sa catéchèse, le pape a enfin exhorté les fidèles à édifier l’Eglise à travers leurs sacrifices, en surpassant leur égoïsme et en vivant l’Evangile. (cath.ch/imedia/cg/be)

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