Au début de l’année 2002, le quotidien The Boston Globe révélait une série de poursuites pénales à l’encontre de cinq prêtres catholiques américains accusés d’abus sexuels. La couverture de ces faits avait encouragé des centaines de victimes à s’exprimer. Mis en cause dans cette affaire, le cardinal Bernard Francis Law, alors archevêque de Boston, avait démissionné la même année.
De nombreux fidèles, aux Etats-Unis et dans le monde, ont été «attristés» et «surpris» par le nombre de prêtres accusés et pourtant autorisés à poursuivre leur ministère, a noté Mgr O’Malley. Parce que «l’Eglise les a déçus», il est devenu difficile pour ces fidèles de faire confiance aux responsables de la hiérarchie ecclésiale. Le fait que tant de personnes ont été «abusées par cette confiance» a constitué une «force» de déchristianisation.
De nombreux catholiques ont été «embarrassés» de leur affiliation à l’Eglise et ont cessé de pratiquer leur foi, a-t-il expliqué. En outre, les prêtres ont été «ridiculisés» et moqués par une grande partie de la culture contemporaine, a-t-il confié.
La priorité du prélat américain, lors de sa nomination dans cet archidiocèse en 2003, a été de rencontrer les victimes et de reconnaître les graves erreurs commises par l’Eglise sur ce plan. À cet égard, il a recommandé de concevoir des protocoles « clairs et publics » pour détecter et combattre les abus sexuels commis par certains membres du clergé. C’est en effet «lorsqu’on improvise que de grandes erreurs sont commises», a-t-il souligné.
Egalement membre du Conseil des cardinaux (C6), Mgr O’Malley s’est distingué par ses prises de paroles très fortes au sujet des abus sexuels depuis sa nomination à Boston. En 2018, il s’était élevé publiquement contre la mauvaise gestion de la crise aux Etats-Unis, appelant à la «tolérance zéro» et demandant des «sanctions» pour les évêques accusés de mauvaise gestion. Le cardinal préside en outre la Commission pontificale pour la protection des mineurs. (cath.ch/imedia/cg/rz)
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