Cardinal Parolin: «L'Eglise ne se divise pas en tendances ou en partis»

L’Eglise catholique ne doit pas être classée dans des catégories d’ordres purement «humains» ou «sociologiques», a mis en garde le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin lors d’une conférence organisée à Rome par la fondation Azione Cattolica scuola di santità Pio XI le 6 février 2020. Pour lui, l’Eglise est une œuvre du Saint-Esprit qui cherche à «habiter» les cœurs de tous les membres fidèles.

Les participants à ce colloque s’intéressaient à la ‘Pédagogie de la sainteté’, le thème de la rencontre. Invité à prendre la parole, le ‘numéro deux’ du Saint-Siège a dressé un tableau en trois volets: l’être humain dans sa condition concrète; l’œuvre de Dieu en chacun des fidèles; l’appel universel à la sainteté. Celle-ci n’est pas une œuvre humaine, a-t-il indiqué, mais vient de l’Esprit-Saint.

«Nous devons prêter attention à la tentation mondaine, un peu journalistique, de caractériser l’Eglise en termes purement humains, sociologiques, la définissant selon des lignes directrices, des tendances, des partis», a mis en garde le cardinal Parolin. Avec une perspective plus claire, «l’affection pour l’Eglise serait aussi plus authentique et la façon de la regarder plus semblable à celle du Seigneur», a-t-il ainsi certifié.

Les saints ne sont pas des héros invincibles

Certes, la composante humaine – «avec ses forces et ses limites» – est «pleinement présente dans le Peuple de Dieu», a reconnu le cardinal. Cependant, le Concile Vatican II (1962-1965) ramène à l’essentiel: à la nature particulière de l’Eglise et à ceux qui ont «la dignité et la liberté des enfants de Dieu, dans le cœur desquels le Saint-Esprit habite comme dans un temple».

Pour lui, «c’est le Saint-Esprit qui fait des saints». Les saints ne sont pas des «héros chrétiens invincibles» mais des pécheurs avec une caractéristique: celle de vivre selon la première des béatitudes, être pauvre en esprit. En définitive, la sainteté est avant tout une grâce. Il s’agit d’une œuvre gratuite et inconditionnelle du Saint-Esprit qui se déverse sur le corps ecclésial et sur l’individu». Elle suppose «acceptation et collaboration active de notre part» car Dieu ne fait rien en s’imposant mais toujours en «proposant» et en «responsabilisant».

La fondation Azione Cattolica scuola di santità Pio XI a été lancée en 2007. Ses membres cherchent à collaborer aux postulations de causes de canonisation de personnes ayant été engagées dans l’Action catholique, dans tous les pays du monde. Sa première assemblée s’est tenue en 2014. (cath.ch/imedia/pad/mp)

Maurice Page

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