Finie, la « clôture » des cardinaux en conclave dans bâtiment inconfortable
Rome, 23février(APIC) Comme tous les papes de ce siècle, à l’exception
de Benoìt XV et Jean Paul I, Jean Paul II a estimé nécesssaire de mettre à
jour les normes qui régissent la vacance du Siège et l’élection du Pontife
romain. Par de nouvelles normes portant notamment sur la forme même
d’élection, le pape Jean Paul II introduit quelques changements par rapport
à la Constitution de Paul VI, « Romano Pontifici eligendo » de 1975, en
vigueur jusqu’à présent.
La nouvelle Constitution apostolique, « Universi Dominici gregis », rendue
publique vendredi, porte la date du 22 février, fête de la Chaire de saint
Pierre. Tout en maintenant les éléments essentiels du Conclave, et tout en
se situant dans la suite des pratiques confirmées au long des siècles, la
Constitution présentée vendredi à Rome comporte quelques innovation significatives.
Les cardinaux pourront enfin se réunir en Conclave dans un bâtiment
moins étroit. Une résidence nouvellement construite dans l’enceinte du Vatican, plus vaste, celle-ci, accueillera désormais les cardinaux. Mais la
chapelle Sixtine demeurera le lieu d’élection du pape.
Le pape Jean-Paul II a donc fait déménager le conclave. Finie la « clôture » des cardinaux en Conclave dans un seul bâtiment inconfortable: après
Pâques, on inaugurera en effet à l’intérieur de la Cité du Vatican la « Domus Sanctae Martae », la « Maison Sainte-Marthe », résidence d’environ 120 appartements dont la construction a débuté en 1993, et qui sera mise à la
disposition des conclavistes. Aucune personne étrangère au Conclave ne
pourra avoir accès à la « Maison Sainte-Marthe ». L’isolement des cardinaux
électeurs devant toujours être rigoureusement respecté, en particulier en
ce qui concerne la chapelle Sixtine où se déroulent les opérations de vote.
Ces changements devraient être annoncés dans les mois prochains par un
« Motu proprio » de Jean-Paul II, d’une vingtaine de pages. Résidence des
cardinaux en conclave et perimètre de la nouvelle zone de « clôture » y
seront précisés, avec aussi, selon certains bruits, une retouche aux dispositions prises par Paul VI le 1er octobre 1975, dans sa Consitution Apostolique « Romano Pontifici eligendo » sur l’élection du Pape.
Tout en ne participant pas activement au scrutin, les cardinaux octogénaires auraient une part plus grande dans le déroulement du conclave.
On parle aussi d’une atténuation des normes du secret. Il resterait cependant rigide, sous peine d’excommunication réservée au Siège Apostolique,
pour ce qui est des noms des cardinaux qui reçoivent des voix et du nombre
de ces voix. Le Vatican n’a pas confirmé ces rumeurs.
Ce qui est sûr, c’est que Jean-Paul II a eu le souci d’humaniser le
conclave en prévoyant la « Maison Sainte-Marthe », comprenant 106 mini-appartements de deux pièces et 20 chambres simples, avec salle de bain.
Plus de fresques aux murs peut-être, ni de boiseries Renaissance, mais
plus non plus l’épreuve des fenêtres scellées, du manque d’air et de
l’inconfort.
Reste la question du transport à la chapelle Sixtine, distante de 350
mètres, à pied, si l’on passe par la sacristie et la basilique SaintPierre, pour rejoindre l’ascenseur de la Sixtine. On imagine la possibilité d’une navette, le matin et l’après-midi, pour les 4 scrutins
quotidiens. Certains imaginent un tunnel.
Le « conclave », la mise « sous-clef » (« cum clave ») de l’assemblée des
cardinaux a été imaginé par les habitants de Viterbe, en 1271, pour venir
à bout de la difficile élection du successeur de Clément IV. Les électeurs furent mis au pain et à l’eau! Le processus s’étant révélé efficace,
Grégoire X, une fois élu, l’érigea en règle. Depuis lors, certains conclaves ont eu lieu en dehors de Rome. Le dernier en date s’est tenu à
Venise en 1800, mais par la suite, ce fut toujours au Vatican. (apicimed/pr)
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