Trump veut nommer un conseiller spécial pour la liberté religieuse

Le président américain Donald Trump prévoit de créer un poste de conseiller spécial pour la liberté religieuse. La nouvelle n’est pas encore officielle, mais les observateurs de la Maison Blanche l’attendent depuis plusieurs jours. La liberté religieuse est une préoccupation constante des chrétiens conservateurs américains. Elle est devenue un point central de l’agenda de politique étrangère sous Trump.

Selon le portail en ligne «Politico», Sarah Makin, jusqu’à présent conseillère du vice-président Mike Pence, devrait être nommée à ce poste consultatif au sein du Conseil national de sécurité. Son rôle viserait à assurer une coordination harmonieuse entre la diplomatie américaine et la Maison Blanche en faveur de la liberté religieuse dans le monde.

Depuis quelques années, la liberté religieuse est devenue un outil important de la diplomatie américaine. Elle trouve un soutien non seulement auprès des organisations religieuses mais aussi auprès des groupes laïques de défense des droits humains. Ainsi dans la politique actuelle à l’égard de la République populaire de Chine, Washington ne se lasse pas d’insister régulièrement sur la liberté religieuse, même si Trump est critiqué pour ne pas avoir fait assez pour les Ouïghours musulmans.

Manœuvre politique intérieure

Mais les observateurs voient derrière la revalorisation de la question de la liberté religieuse avant tout une manœuvre politique intérieure qui vise à obtenir les voix de la droite religieuse lors des élections présidentielles de novembre. Pour les chrétiens évangéliques, la liberté religieuse est sacrée. Ils considèrent les États-Unis comme une «nation chrétienne» et tiennent pour acquis une préférence aux chrétiens pour l’aide de l’État à l’étranger.

Pour le président Trump, il s’agit d’une clientèle importante. Plus d’un électeur sur quatre s’est défini  comme ‘évangélique’ en 2016, et plus de 80% de ce groupe ont voté pour lui. Pour obtenir un second mandat, le président, qui est loin d’être un fidèle exemplaire, doit mobiliser à nouveau cette base.

En créant un représentant spécial pour les questions de liberté religieuse directement à la Maison Blanche, Trump envoie un signal clair à ce groupe d’électeurs. Le président de la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale (USCIRF), l’évangélique Tony Perkins, réclame en effet depuis longtemps un «ambassadeur pour la liberté religieuse». (cath.ch/kna/mp)

Maurice Page

Portail catholique suisse

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