Migrants: l'Unicef dénonce le chaos sur la frontière gréco-turque

Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef) tire la sonnette d’alarme. L’escalade de la violence dans la province d’Idlib, en Syrie, a entraîné le déplacement de 575 000 enfants sur la frontière gréco-turque. Les États doivent réagir pour éviter de nouvelles souffrances aux plus innocents.

Catt.ch, traduction et adaptation, Carole Pirker 

Sur les quelques milliers de personnes qui sont aujourd’hui concentrées près d’Edirne et le long de la frontière turco-grecque, 40% sont des familles avec enfants, détaille l’Unicef. L’organisation onusienne appelle les États à faire tout leur possible pour éviter de nouvelles souffrances aux plus innocents. Dans un communiqué, elle souligne que les enfants et les familles déracinés attendent de la part des dirigeants politiques des solutions incluant un soutien économique et politique de la part des Etats, un accueil des personnes et des enfants en quête d’aide, et des engagements sérieux pour reloger les plus vulnérables.

«Il est temps que tous les pays concernés respectent leurs engagements internationaux en matière de protection des enfants contre la violence et le danger, quel que soit leur statut ou leur origine. Il est temps, dit l’Unicef, de garantir un accès sûr à l’asile et à la protection internationale, plutôt que des actions et des déclarations qui alimentent la xénophobie ou la discrimination.»

Pour l’Unicef, il est également temps que l’Europe se montre solidaire de la Grèce et de la Turquie, qui ont prouvé au monde leur générosité en accueillant un grand nombre d’enfants et de familles. «Aucun Etat ne peut gérer seul les flux de réfugiés et de migrants. Tous les Etats ont avantage à travailler ensemble pour protéger les enfants et les familles.»

120 000 migrants vers la frontière grecque

Depuis que la Turquie a ouvert les frontières permettant d’entrer dans l’Union européenne, des réfugiés de plus en plus nombreux se dirigent vers l’Ouest, et parmi eux, beaucoup d’enfants. Mais les conditions sur la frontière greco-turque sont intenables, même pour les adultes. »Il y a 120 000 migrants qui se dirigeaient des régions intérieures de la Turquie vers la frontière grecque pour essayer d’entrer dans l’Union européenne».

Ce chiffre est dix fois plus élevé que celui communiqué par les autorités d’Athènes et les ONG internationales. Les deux pays concernés ne confirment pas les arrivées. La Bulgarie, qui a renforcé les contrôles, nie qu’il y ait eu des problèmes à la frontière. Et la Grèce a déclaré qu’elle avait rejeté plus de 4 000 migrants qui tentaient de passer la frontière.

Le rapatriement entre la Grèce et la Turquie se poursuit. Ankara ne les arrête pas, Athènes les rejette et les arrête. Les Turcs accusent les Grecs d’avoir tué un migrant syrien. Les Grecs accusent les Turcs de menacer sciemment la sécurité nationale d’Athènes et condamnent à quatre ans de prison toute personne entrant illégalement dans le pays.

Deux corps rejetés par la mer, dont celui d’un enfant

De son côté, le président turc Recep Tayyip Erdogan revendique sa stratégie et appelle l’Europe à «assumer sa part du fardeau». La chancelière allemande Angela Merkel juge quant à elle «totalement inacceptable que cela se produise sur le dos des réfugiés». Au moins deux corps ont été ramenés de la mer, dont celui d’un enfant, sur les côtes grecques. (cath.ch/ catt.ch/agences/cp)

Carole Pirker

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