Togo: les évêques mettent en doute les résultats des élections

La Conférence des évêques du Togo (CET) a mis en doute la légitimité de l’élection présidentielle du 22 février 2020, remportée par le président sortant, Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005. L’Eglise catholique n’avait pas été autorisée à déployer ses observateurs.

Faure Gnassingbé occupe la présidence depuis 2005, suite au décès de son père, Gnassingbé Eyadéma, qui avait passé 38 ans au pouvoir. Pour son quatrième mandat de cinq ans, il aurait remporté le scrutin par 70,78 % des voix contre 19,46 %, à son adversaire le plus proche, Gabriel Agbéyomé Kodjo. L’opposition a d’ores et déjà rejeté les résultats.

L’Eglise catholique n’a pas été autorisée à déployer des observateurs à cette élection présidentielle à un tour. Des experts du National Democratic Institute (NDI) des Etats-unis se sont aussi vus retirer leur accréditation trois jours avant.

La Conférence épiscopale du Togo (CET) a salué le fait que le scrutin se soit déroulé dans un climat relativement serein. Les évêques ont cependant critiqué la transparence et l’équité de l’élection. Ils ont rappelé que la présence des observateurs de la société civile aux côtés des organisateurs institutionnels aurait pu établir la confiance des électeurs en la crédibilité des résultats.

Violences policières contre des catholiques

En outre, les évêques ont déploré le fait que des prêtres aient été empêchés par les forces de l’ordre de célébrer l’Eucharistie dans la chapelle du centre de santé pour les religieuses, le personnel de service et les malades de Lomé, la capitale. Ils se sont dits «consternés» par les violences perpétrées à l’intérieur du Collège Saint- Joseph de Lomé, propriété de l’Eglise catholique, le vendredi 28 février, lors d’une tentative de rassemblement pour protester contre les résultats.

De nombreuses personnes qui s’étaient réfugiées dans l’enceinte de l’établissement ont été dispersées de force. La CET s’est également insurgée contre le blocage des voies d’accès à la résidence de Mgr Philippe Fanoko Kossi Kpodzro, ancien archevêque de Lomé. Ils ont souligné que cette mesure était non seulement «une atteinte grave» à sa liberté de mouvement, mais qu’elle empêchait aussi le fonctionnement du centre de santé contigu à la résidence du prélat togolais. (cath.ch/ibc/ag/rz)

Ibrahima Cisse

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