«Combien de femmes sont obligées d'enterrer leurs talents ?»

À l’occasion de la Journée internationale des femmes, la théologienne Karin Reinmüller reprend la parabole des talents de l’Evangile de Matthieu. Elle parle de «talents gaspillés» alors que l’Eglise catholique refuse aux femmes l’exercice des services sacerdotaux.

À l’occasion de cette journée du 8 mars, la théologienne Karin Reinmüller livre sur le blog qu’elle tient sur le site kath.ch un extrait du sermon qu’elle a tenu aujourd’hui sur la parabole des talents qui me sont confiés (Evangile de Matthieu, chap. 25, versets 14-30). Elle y parle de «talents gaspillés», alors que l’Eglise catholique refuse aux femmes l’exercice des services sacerdotaux.

«Je me demande combien de femmes, aujourd’hui, sont obligées d’enterrer leurs talents parce que ceux qui auraient le pouvoir de les utiliser ont peur?», estime Karin Reinmüller. «Je suis convaincue, poursuit-elle, que les gens sont capables de discerner quelle est la volonté de Dieu pour eux, quelle est leur vocation. Il s’agit d’une activité spirituelle essentielle, pour découvrir quels sont mes dons, mes talents, que Dieu m’a donnés – et quelle est ma tâche, basée sur ces talents».

La dernière fois que la théologienne a discuté de l’ordination des femmes à la prêtrise, son interlocuteur lui a répondu que «si les raisons étaient purement sociologiques, l’ordination devrait être introduite immédiatement».

«Si les raisons étaient purement sociologiques, je pourrais m’en accommoder. J’étais parfois la seule étudiante parmi 40 hommes, j’ai travaillé dans des professions masculines, je connais la situation et je ne dois pas attendre de l’Eglise catholique qu’elle se comporte différemment de larges pans de la société. La question essentielle, selon moi, est différente, à savoir: où trouver la volonté de Dieu? C’est sous cet angle que j’aimerais aborder cette question aujourd’hui.»

Des rassemblements de collectifs féministes se sont tenus le 8 mars dans de nombreuses villes de Suisse et du monde, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, en dépit du Covid-19.  Les organisatrices ont évité les grands rassemblements, leur préférant des actions dispersées, afin de minimiser les risques de propagation de la maladie. (cath.ch/kath.ch/ms/cp)

Carole Pirker

Portail catholique suisse

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